Critique : Bubblegum Crisis OAV 1 et 2
Le 16/04/2008 à 09:32Par Frédéric Frot
Alors qu'une vingtaine d'années ont passé depuis la première sortie de Bubblegum Crisis, la magie opère toujours. La qualité de l'animation permet à la série de traverser les âges sans prendre trop de rides. Seuls quelques éléments ayant trait aux tenues vestimentaires de l'époque feront sourire. Bubblegum Crisis est un classique de l'animation cyberpunk qui nécessite plusieurs visionnages si l'on veut en saisir toutes les références et clins d'oeil.
Réalisé en 1987 par Katsuhito Akiyama, Bubblegum Crisis est un ensemble de 8 OAV. Ce sont les studios AIC qui réalisèrent cette animation en coproduction avec Artmis Studios et Youmex. Le character design est de Kenichi Sonoda, auteur du manga Gunsmisth Cats mais aussi dessinateur des personnages de Otaku no Video.
Bubblegum Crisis fait partie de ces animations pionnières du genre cyberpunk. Ce nom qui définit un genre à part entière apparaît pour la première fois au début des années 80 dans des nouvelles comme Cyberpunk de Bruce Bethke, écrite en 1980 et qui paraissait en 1983 dans Amazing Science-Fiction Stories. Ce qui caractérise le genre est une localisation dans un futur relativement proche où des méga-compagnies ont pris le pas sur les gouvernements apathiques, dirigeant de ce fait le monde. Les technologies nouvelles issues de l'informatique sont omniprésentes et influencent l'être humain. Au cinéma la figure emblématique de ce genre de science fiction est le film de Ridley Scott Blade Runner. On retrouve d'ailleurs dans Bubblegum Crisis de nombreux clins d'œil à ce long métrage. Tout d'abord, les noms des personnages sont pour la plupart dans Blade Runner (Priss, Leon) mais avec des personnalités complètement différentes. Visuellement, la filiation est évidente avec l'aspect du bâtiment abritant la méga société Genom qui fabrique les androïdes à l'instar de la Tyrell corporation du long métrage. Les plus perspicaces verront également durant la première OAV un graffitti comprenant le mot "Replicant". Si cette série de 8 OAV possède un lien direct avec les œuvres cyberpunk qui l'ont précédée, elle va influencer le genre au sein de l'animation. Les troupes anti-boomer de l'AD police portent des casques aux lunettes rouges qui rappellent celle du corps d'élite de Jin-Roh, par exemple.
Les OAV de Bubblegum Crisis sont très musicales, comme le seront par la suite les différents opus de Macross. Le personnage principal, Priss, est une chanteuse de rock qui traque sous ce couvert les boomers déviants pour de l'argent, à la manière d'un privé. La bande son est donc en conséquence et même si ce type de rock à quelque peu vieilli, il colle à merveille aux images. Les différents protagonistes ne sont que peu développés sur le plan psychologique, les OAV faisant la part belle à l'action. Cependant, ces deux premiers épisodes permettent d'en savoir un peu plus sur deux des personnages, Sylia Stingray et son frère Mackie dont le père, inventeur des boomers, fut assassiné lors de leur enfance. Les autres protagonistes ne se révélent que parcimonieusement.
L'équipe de nos héroïnes, les "Knight Saber", se compose de quatre filles endossant des armures de combat et d'un garçon, Mackie. Ce quintet n'est pas sans rappeler celui qui apparaîtra dans Burst Angel en 2004. Un autre des personnages masculins possède une certaine importance dans cette animation, il s'agit de Leon, membre de l'AD-Police. Plutôt dragueur, il fournira des interventions qui ne seront que faire-valoir pour Priss et ses amies.
Si le fan service n'était pas de mise à cette époque, il y a toutefois une scène de nu où les filles endossent leurs armures. A noter qu'une image particulière peut surprendre quand on connaît la censure japonaise à l'égard des nus. Le studio AIC est présent tout au long de ces épisodes. En effet, le nom AIC apparaît à de nombreuses reprises sous forme de marquage au sol mais aussi de marque d'équipement comme les casques de moto porté par Priss.