Deauville Asie 2008 : Jour 1
Le 13/03/2008 à 13:53Par Elodie Leroy
Parmi les films les plus attendus de la compétition longs métrages, on citera bien entendu Ploy, le nouveau Pen-Ek Ratanaruang, mais aussi le magnifique Wonderful Town (Aditya Assarat), qui a déjà remporté un certain nombre de prix à l'étranger (Rotterdam, Pusan). Pourraient aussi créer la surprise le film coréen Beautiful (Juhn Jaihong), dont le scénario s'inspire d'une histoire signée Kim Ki-Duk, ou encore le film malaisien Flower in the Pocket (Liew Seng-Tat). Dans la compétition Action Asia, nous ne vous cacherons pas que nous brûlons d'impatience de découvrir Crows Zero, le nouveau film de Takashi Miike qui s'annonce comme une tuerie. De son côté, le lauréat de l'année dernière, le Hongkongais Soi Cheang (Dog Bite Dog), revient à la charge avec Coq de Combat. En section Panorama, on ne passera pas à côté de la dernière réalisation de Jiang Wen, Le Soleil Se Lève Aussi, mais aussi du film hongkongais Blood Brothers (Alexi Tan) et surtout du dernier Yôji Yamada, Kabei - Our Mother.
Le festival s'ouvre avec l'hommage à Im Kwon-Taek, véritable dinosaure du cinéma sud-coréen qui a inspiré toute la génération actuelle de réalisateurs. Ses oeuvres les plus renommées en Occident restent Le Chant de la Fidèle Chunhyang et surtout Ivre de Femmes et de Peintures qui avait remporté le prix de la mise en scène à Cannes en 2002. Plusieurs des films majeurs de l'auteur seront projetés tout au long de la semaine, tels que La Mère Porteuse ou encore Chroniques du Roi Yonsan. Im Kwon-Taek vient tout juste de signer son 100e film, Beyond the Years, lui-même dévoilé pour la première fois en France pour l'Ouverture du festival.
Lors de son discours d'introduction, Im Kwon-Taek précise que son intention était de sensibiliser le public à l'art du Pansori, auquel il avait déjà consacré un autre long métrage (La Chanteuse de Pansori). Sur ce plan, le film s'avère être une belle réussite, parvenant subtilement à mettre en relation le mode de vie et le vécu des personnages avec leur art, transmettant à quel point le Pansori se chante avec le coeur. Beyond the Years dépeint à ce titre une Corée des années 80 dévastée par la misère, un contenu social qui ne laissera pas indifférent. Mais en dépit de ses nombreuses qualités, le film ne bouleverse pas autant qu'il le devrait. La faute peut-être à un personnage masculin central trop fade (pourtant incarné par Jo Jae-Hyun) mais aussi à une narration trop monotone, deux défauts qui confèrent à l'oeuvre un certain manque de relief. Une petite déception, donc.
Rendez-vous au prochain épisode pour le début de la compétition !