Mes Stars et moi : interview de Mélanie Bernier

Pour le rôle de Violette Duval dans Mes Stars et moi, Laetitia Colombani recherchait une très jeune comédienne qui puisse apporter fraîcheur, ingénuité, spontanéité et naïveté. "J'avais vu Mélanie Bernier dans la série Vénus et Apollon, dans Marie Besnard, l'empoisonneuse et Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud." avoue la réalisatrice. "Elle est d'une beauté lumineuse et son énergie est très communicative." Pour l'avoir vu de prêt et interviewé, on ne peut qu'acquiescer.

Comment prépare-t-on le rôle d'une actrice, lorsqu'on est soi-même actrice ?

Justement en prenant beaucoup de recul et en ne préparant rien ! (rires) On a quand même fait une lecture avec Laetitia, pour qu'on se mette d'accord sur un certain nombre d'éléments, mais on s'est bien vite rendu compte qu'il n'y avait pas besoin de trop en faire. Je n'étais clairement pas dans la composition, à me poser pleins de questions sur mon personnage. En revanche, j'ai du tirer certaines choses de mon expérience personnelle, comme la tension que j'avais lors de mes premiers casting, pour réussir à rendre crédible Violette. Il fallait que je "préserve" en quelque sorte ma naïveté et ma fraicheur pour que le personnage fonctionne.

Justement, vous considérez-vous toujours comme une jeune actrice en émerveillement permanent ou avez-vous dépassé ce stade ?

Il y a beaucoup de gens que j'admire, mais ensuite, je pense que le fait d'être impressionné et impressionnable est quelque chose de plus pénalisant qu'autre chose. Alors j'avoue avoir été impressionné la première fois que j'ai rencontré Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart, mais au bout d'un moment, on est quand même là pour faire un film ensemble ! Il faut donc dépasser ce stade, laisser cet émerveillement de côté et les voir comme des partenaires de jeu plutôt que comme des stars.

Est-ce qu'à un moment la fiction a rattrapé la réalité, dans le sens où Deneuve et Béart vous ont pris sous leur aile ?

Dès le départ, Catherine a eu ce rapport avec moi. C'est d'autant plus logique que dans le film, elle a un peu ce rôle de "maman". Sur le tournage elle est venue le premier jour dans ma loge pour me dire bonjour, me demander comme j'allais... Il s'est avéré qu'on avait des connaissances en communs, comme une réalisatrice avec laquelle nous avions toutes les deux tourné, du coup, on a pu échanger là-dessus. Mais jamais elle n'est tombé dans le conseil pur et dur, à m'expliquer "il faut que tu fasses ci ou ça !". Et Emmanuelle non plus d'ailleurs.

Si vous deviez vous retrouver à la place du personnage de Kad dans le film, comment réagiriez-vous ?

Déjà, je ne pense pas que je ferais comme dans le film ! Il y a des chances pour que j'aille plutôt m'expliquer avec lui, pour comprendre sa démarche. Pourquoi autant d'amour ? J'essaierais de lui faire comprendre qu'il doit arrêter, et en fonction de sa réaction, je prendrais les mesures nécessaires... c'est à dire prévenir la police ou pas ! (rires) C'est quand même assez étonnant les gens qui font ça...

Vous, jusqu'où pourriez-vous aller pour quelqu'un que vous admirez ?

Je ne peux pas trop répondre, car je n'ai jamais vraiment eu un comportement de "fan". Même à quelqu'un que j'admire énormément, je n'irai pas demander un autographe, ou essayer de me prendre en photo avec lui ! Je ne pense pas être comme ça... (elle réfléchie un instant) sauf avec les stars américaines ! Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, peut-être qu'elles me semblent totalement inaccessibles.

Et dans le cas où le film ne parlerait pas de Robert Pelage mais de Mélanie Bernier, quels seraient les trois personnes que vous métriez en tête d'affiche ?

Oula, il y aurait plein de monde qui pourrait figurer au générique ! (embarrassée) Je suppose que vous voulez savoir qui ?

Oui ! Laetitia a répondu elle !

Ah, mince... C'est difficile de réponde ! Mais bon, je pense que je choisirais des personnes dans des univers très différents. Comme Frida Kahlo par exemple, qui est une peintre qui m'intéresse beaucoup... Quelqu'un comme Balzac aussi ! Voilà, je serais plutôt dans un délire surréaliste où je rencontrerai des gens morts ! (rires) Mais c'est compliqué car si je vous parle de personnes du métier, il y aurait un mélange entre l'admiration et le désir de travailler avec eux, ce qui n'est pas du tout la même chose.

Pensez-vous qu'il y aura un avant et un après Mes Stars et moi dans votre carrière ?

C'est une question que j'essaye de ne pas trop me poser. Il faut beaucoup se protéger par rapport à ca, vous savez. L'année dernière, j'ai joué dans Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud. Lorsque j'ai été prise, les gens me disaient : "Tu vas voir, c'est Annaud, tout le monde va aller voir le film, tu vas être demandée partout..." Hélas, la critique n'a pas aimé le film, le public ne s'est pas déplacé, le film n'a pas marché en salle et du coup, on n'a entendu parler ni du film, ni de moi. Pour une première expérience dans un gros film, ça a été plutôt dur. Ensuite j'ai joué dans Passe-Passe de Tonie Marchal, dans lequel j'ai un tout petit rôle mais pour lequel j'ai eu une super presse. Tout ça pour dire que mes expériences m'ont apprises à me blinder et ne pas me monter la tête dès que je tourne dans un film. Il ne faut pas trop espérer car on peut vite être déçu dans ce métier... Donc je prends les choses comme elles se présentent à moi, et je ne me pose pas de questions. Je suis encore jeune (ndla : elle est née en 1985), j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir.

La question con du jour : beaucoup de jeunes actrices du moment se prénomment Mélanie (Doutay, Thierry, Laurent et Bernier). Ca vous fait quoi ?

C'est l'horreur ! Je me demande même si je ne vais pas changer de prénom ! (rires) C'est à dire : on ne me confond jamais "physiquement", avec les autres, mais par exemple ça arrive que les gens disent "tiens, je te présente Mélanie Thierry... euh pardon, Mélanie Bernier." Ca arrive très souvent, malgré le fait qu'on ne se connaisse pas, certainement parce qu'elles ont plus de notoriété que moi. C'est étonnant c'est vrai, autant de Mélanie de la même génération qui débarquent d'un coup !

Dernière question : pouvez-vous nous parler un peu du nouveau film d'Olivier Doran : Le Coach ?

C'est un film qu'on vient de finir de tourner et qui sortira en Avril. Le film raconte comment Richard Berri va se retrouver à coacher Jean-Paul Rouve qui est un chef d'entreprise qui doit dealer un gros contrat avec des chinois. C'est une comédie, et moi je joue la sœur de Rouve dans l'histoire.