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Bad Boys For Life écrase les deux Bad Boys de Michael Bay au box office

Le 08/02/2020 à 20:26
Bad Boys 3 est un succès. Le retour de Will Smith et Martin Lawrence en Mike Lowery et Marcus Burnett va même au delà puisque Bad Boys For Life s'impose comme le plus gros succès de la franchise.
 
Bad Boys For Life
 
Ce 3e épisode fait mieux que Bad Boys et Bad Boys 2 réalisés par Michael Bay. Pour les réalisateurs belges Bilall Fallah et Adil El Arbi, c'est un rêve.
 
Dans le monde Bad Boys For Life, qui n'est pas encore en fin de parcours, a dépassé les 300 millions de dollars pour un budget de 90 millions.
 
En comparaison Bad Boys 2 avait terminé sa carrière à 273 millions et le premier Bad Boys à 141 millions. Même si on tient compte de l'inflation, Bad Boys 3 fait de belles étincelles. Pas étonnant qu'un Bad Boys 4 soit en réflexion (d'autant plus avec la fin du 3).
 
En France, Bad Boys For Life cumule à ce jour 1,3 million de spectateurs.
 
 
"J’ai vu les deux Bad Boys un nombre incalculable de fois. Ce sont des films que j’ai disséqué. Autant pour leur humour que pour la mise en scène dingue de Michael Bay. Je me retrouve aujourd’hui à être un vrai fanboy qui fait un film avec ses héros. C’est un rêve." nous a confié Abil de passage à Paris avec Will Smith et Martin Lawrence.
 
Voici quelques extraits de notre discussion avec les deux réalisateurs belges.
 
Bad Boys For Life
 

"Une fois que tu travailles avec Will Smith et qu’il n’est pas d’accord avec toi, tu passes en stress direct."


Comment c’est passé votre première rencontre avec Will Smith ? Est-il intimidant ?
Bilall : On l’avait déjà rencontré sur le tournage de Bright. Quand il est là, c’est comme si tu le connaissais depuis des années. Il est tellement tranquille et relax. Il sait te mettre à l’aise. C’est une fois qu’il se casse que tu te dis « putain c’était Will Smith ! » (rires). Mais quand il est là, cela te parait normal. Mais une fois que tu travailles avec lui et qu’il n’est pas d’accord avec toi, tu passes en stress direct.

Il est très présent sur ses films en étant aussi producteur.
Adil : Chaque décision avec laquelle il n’était pas d’accord devait être expliquée en détails et en longueur. Il est très dur sur cet aspect. Il va te tester constamment. Si tu dis « il faut que l’on fasse ça comme ça », il va te dire « t’es sûr ? ». S’il prend conscience que tu doutes, t’es mort. S’il n'est pas d’accord avec toi mais que tu es certain de ton idée et que tu parviens à la défendre pendant 45 minutes, il va te suivre. Mais s’il n’est toujours pas d’accord après, gare à toi (rires). Il faut avoir confiance en tes idées (rires). Du moment que le réalisateur est certain de sa vision, il va suivre. Il ne va jamais dire non, mais il dira toujours « pourquoi ? ».
Bilall : Malgré tout, Martin Lawrence et Will Smith avaient vraiment confiance en nous. Cela nous a mis à l’aise. Ils ont été tous les deux comme des grands frères pour moi. Ils ont énormément d’expérience et ce sont de vrais cinéphiles.

Vous êtiez pressentis pour le Flic de Beverly Hills 4 avant Bad Boys ?
Adil : On avait d’abord rencontré Jerry Bruckenheimer pour discuter. On lui a évoqué notre envie de réaliser Bad Boys mais le film n’était pas disponible. Il y avait d’autres projets potentiels qu’il développait, parmi eux Le Flic de Beverly Hills. On pensait que le film allait se faire rapidement. Mais comme tout le temps à Hollywood, cela met du temps. Au final, Bad Boys s’est retrouvé libre. On a foncé.

Bad Boys For Life


"Michael Bay a la réputation d’être hyper dur. Toute notre équipe avait travaillé avec lui et nous disait qu’il est très militaire dans son travail."

Que reste-t-il du scénario de Joe Carnahan qui au départ devait tourner Bad Boys For Life ?

Adil : On ne sait pas réellement. On sait qu’il y a écrit sa version mais à Hollywood les scénarios passent à travers des dizaines de scénaristes. Le scénario que l’on a eu avait été réécrit plusieurs fois. Mais je crois que pas mal d’idées à lui sont toujours présentes. Il est crédité en tant que co-scénariste. Mais j’aimerai lire sa version un de ces jours. Joe Carnahan est un super réalisateur. J’espère qu’il kiffera notre film.
Bilall : Big love to Joe Carnahan.

Quel rôle a eu Michael Bay sur cette suite ?
Adil : Il n’a pas été vraiment impliqué. Il n’a pas produit le film. Michael Bay est trop occupé par sa carrière. Il tournait 6 Underground pendant que l’on tournait et il a bossé des années sur Transformers. Bad Boys c’est loin derrière lui. Mais il est venu sur le tournage pour une scène. C’était la première fois qu’on le rencontrait. J’étais totalement stressé. Il a la réputation d’être hyper dur. Toute notre équipe avait travaillé avec lui et nous disait qu’il est très militaire dans son travail.
Bilall : Mais là il est arrivé relax, tranquille. Il a été cool avec nous.
Adil : On l’a revu après le film. C’est un excellent raconteur d’histoire. C’est génial d’entendre ses anecdotes de Bad Boys 1 et 2. On a partagé nos expériences. Il semble avoir vécu la même chose que nous en faisant le premier Bad Boys. Notre film est un hommage à son cinéma. Certains de nos plans sont consciemment des copies des siens. J’espère qu’il aimera le film.

Bad Boys For Life

 

"Ce n’est pas non plus Fast and Furious. Ce n’est pas non plus Marvel. Bad Boys se doit d’être plus réaliste, surtout ce Bad Boys là."

 
C’est une suite qui reprend réellement l’esprit Bad Boys sans chercher à rebooter le concept.
Adil : Non absolument pas. C’est notre hommage à ce cinéma que l’on aime. On a grandi avec le cinéma de Bruckheimer des années 80 et 90 mais aussi avec l’Arme Fatale et Die Hard. On kiffe ce genre et cela fait longtemps que l’on a pas vu un film comme celà. Bad Boys c’est ce genre là. Ce film est un hommage à ce cinéma, à Michael Bay, à Tony Scott, à ces films d’action qui ont beaucoup d’humour mais aussi un fond émotionnel. Notre histoire était néanmoins totalement différente. Il n’était pas question de faire une vulgaire copie de Bad Boys 1 ou 2.

Quel est le plus grand défi sur Bad Boys ? Les scènes d’action? Devoir se mesurer à celles de Michael Bay ?
Adil : Putain, oui. On s’est cassé le cul.
Bilall : On a beaucoup stressé. Pour l’humour mais aussi l’action. Michael Bay est le parrain des films d’action. On a passé beaucoup de temps à analyser des films d’action et des scènes d’action. On a essayé de faire des scènes sans CGI. On avait peur de ne pas atteindre le niveau d’action des deux autres films.
Adil : Ce n’est pas non plus Fast and Furious. Ce n’est pas non plus Marvel. Bad Boys se doit d’être plus réaliste, surtout ce Bad Boys là. Quand je dis réaliste, c’est ancré dans une certaine réalité  même si on va loin (rires). Ce n’est pas non plus un documentaire, on est d’accord (rires). Mais on ne voulait pas de scènes extravagantes comme Fast and Furious ou Hobbs and Shaw qui est quasiment un film de superhéros. Il nous fallait trouver cet équilibre en ayant en tête que les deux personnages sont le centre du film. C’est pour eux que le public se déplace, pour l’humour et la dynamique entre eux.
Bilall : Jerry Bruckheimer a une expérience incroyable. Il a toujours été là pour nous guider.

Il a été facile de travailler avec lui ? Il a la réputation d’être très intimidant…
Adil : oh oui (rires). Il ne parle pas beaucoup mais quand il dit quelque chose, tu as intérêt à écouter (rires).
Bilall : Il va juste te dire : "bien" ou… "non" (rires). Ou encore "c’est mieux". Ou "peut faire mieux" et surtout "i can’t believe it". Je n’y crois pas et là, tu peux rentrer chez toi (rires). Quand les scènes d’action sont trop irréalistes, il nous disait de ne pas oublier les personnages. Quand on pense Bruckheimer, on pense aux blockbusters bourrés d’action. Mais on oublie que ses personnages, que cela Jack Sparrow, Maverick dans Top Gun, Axel Foley dans Le Flic de Beverly Hills, c’est ce que l’on retient de ses films. Ce sont les personnages qui rendent les scènes d’action intéressantes. Il a toujours insisté sur les personnages. Plus que sur l’action au final.
Adil : On a tenté de penser toutes nos scènes d’action à travers les personnages.
Bilall : Jerry a parfois tenu à ce que l’on réduise l’action pour agrandir les personnages, pour développer l’humour et l’émotion. C’est sa marque de fabrique et elle fait ses preuves depuis presque 40 ans.

Bad Boys For Life

 

"On a eu des idées complètement dingues et on nous a dit « on n’a pas l’argent. Sorry guys »."


Y-a-t-il des scènes d’action que vous n’avez pas pu tourner car elles étaient trop folles ou complexes sur papier ?

Bilall : On avait pas le budget d’un Marvel. On a eu des idées complètement dingues et on nous a dit « on n’a pas l’argent. Sorry guys ».

90 millions de dollars demeure un gros budget. Surtout en comparaison de ceux de vos films précédents.
Bilall : Oui bien sûr. C’est pas comparable. On avait presque 100 millions de dollars, c’est dingue.
Adil : Quand on pense à Michael Bay, on pense gigantesque.
Bilall : 6 Underground qu’il a tourné pour Netflix, c’est dingue. Mais on avait pas l’argent pour faire ça. Ce n’était pas non plus nécessaire parce que Bad Boys n’est pas Fast and Furious. Mais on essayait quand même de toujours pousser les limites. On est deux petits belges à Hollywood avec les yeux qui brillent.
Adil : On avait toujours peur que l’action ne soit pas assez forte. Mais Jerry nous disait c’est bien. On lui disait non on va faire encore plus fort.
Bilall : Dans notre première version, les scènes d’action duraient vraiment longtemps. Elles étaient longues longues longues. Il nous a dit : « ok c’est too much. On a pas besoin de 10 explosions, de 50 morts. On comprend votre propos. Pensez à l’histoire d'abord ». Mais nous on pensait Michael Bay (rires). Lui détruit tout ! (rires). Brukheimer et Will Smith ont été là pour nous retenir.

Bad Boys For Life

Avez-vous évoqué un Bad Boys 4 avec eux ?
Bilall : Le film est ouvert. En principe, il pourrait être le dernier mais on verra le résultat au box office et la réaction du public.
Abdel : personnellement, je veux un autre Bad Boys.

Sans spoiler, il a une connexion entre Bad Boys 3 et Gemini Man avec certains thèmes communs. Cela vous a surpris ?
Adil : On a stressé oui. Les deux films ont les mêmes producteurs, Will Smith et Bruckheimer. Parfois, on leur proposait des scènes et eux nous disaient « oui mais non c’est pas possible c’est déjà dans Gemini Man. » Cela nous stressait beaucoup. Au final, les deux films sont très différents. Pendant le tournage, on a demandé à voir Gemini Man ou des rushs mais Bruckheimer n’a jamais voulu. Il garde tout secret. Pareil pendant notre tournage, il était sur Top Gun 2. On lui posait plein de questions mais aucune réponse (rires). On a fait le montage de Bad Boys alors que le montage de Top Gun se passait quasiment à côté. Mais il ne nous disait jamais que Tom Cruise était là. On a jamais pu le rencontrer alors que parfois il passait la journée dans le studio d’à côté.

Bad Boys For Life

Bad Boys For Life





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