Cannes 2009 : Jour 8
Le 22/05/2009 à 12:48Par La Rédaction
La journée du mercredi aura été labellisée « geek-day » avec la présentation du nouveau film de Quentin Tarantino et du nouveau Sam Raimi, Jusqu'en enfer. Mais c'était compter sans la présence d'Alain Resnais et son hallucinant Les Herbes Folles, également présenté en compétition, et qui cassa un peu l'ambiance de la journée.
Le sommaire de l'émission :
- Inglourious Basterds (compétition) : réactions à la sortie de la salle, conférence de presse
- Jusqu'en enfer (hors-compétition) : réactions à la sortie de la salle, tapis rouge
- Le Ruban Blanc (compétition) : réactions à la sortie de la salle
- La Famille Wolberg (Quinzaine des réalisateurs) : avis sur le film
INGLOURIOUS BASTERDS
On ne rentrera pas ici dans les détails, la critique complète du film est d'ores et déjà disponible sur cette page !
JUSQU'EN EN ENFER
Il ne faut pas cinq minutes de film pour comprendre que nous n'avons plus affaire au Sam Raimi de Spider-Man 1, 2 et 3, mais bien au réalisateur de Evil Dead... 20 ans plus tard. Fun, amusant, rigolo, distrayant : autant de synonymes qui définissent parfaitement ce retour au film d'horreur pour l'ami Raimi. Certes l'histoire est prévisible, certes le résultat global ne va absolument pas révolutionner le genre, mais on ne peut cacher son plaisir de découvrir un film aussi bien emballé, filmé, cadré, interprété, solidement écrit, qui n'a pour seul but que de distraire. Au passage on notera même quelques scènes bien marquantes (celle du parking notamment ou celle de spiritisme).
LES HERBES FOLLES
Alain Resnais est devenu fou : telle est la seule explication que l'on trouve devant ce film qui n'était absolument pas à faire. Une femme (Sabine Azéma) se fait voler son sac dans la rue. Un homme (André Dussollier) retrouve le portefeuille près de sa voiture et va rentrer en contact avec elle. Il la désire. Elle non. Et les rôles vont s'inverser.
Il n'y a rien de plus énervant qu'un film qui essaye, persiste et en plus est persuadé d'avoir raison : la comédie non-sensique que voudrait être Les Herbes Folles renvoie au pire des nanars français (Max Pécas par exemple) et fait preuve d'une incapacité ahurissante à raconter une histoire intéressante ou un minimum logique avec elle-même. Voilà ce que l'on peut littéralement qualifier de film insupportable à regarder.
LE RUBAN BLANC
S'il y avait bien un film à ne pas passer vers la fin du festival (alors que tout le monde est crevé), c'était bien celui-ci. Pour son retour en Autriche, Michael Haneke plonge dans un extrême auteurisant qui risque bien de rebuter son public : tourné en noir et blanc, l'univers du film est d'une austérité rare, sans sourire, avec des plans fixes sur des murs ou des portes durant longtemps. Bref, rares dans la salle étaient ceux capables physiquement de le regarder jusqu'au bout. Dans le principe, nous attendrons de le revoir dans d'autres conditions que celles d'un festival pour en parler...
LA FAMILLE WOLBERG
Petit détour par la Quinzaine des Réalisateurs, où nous avons eu aujourd'hui la malchance de découvrir La Famille Wolberg, un premier film d'Axelle Ropert avec François Damiens et Valérie Benguigui. C'est l'histoire d'une famille dont le père cache à ses proches qu'il est atteint d'un cancer du poumon. Continuant d'exercer ses fonctions de Maire, il entretient des rapports conflictuels avec ses deux enfants mais aussi avec sa femme, dont il découvre qu'elle a une liaison avec un autre homme. Pour une comédie dramatique centrée sur la fragilité des rapports familiaux, La Famille Wolberg possède certes une base de scénario intéressante mais manque singulièrement de subtilité. Dans les moments comiques l'humour tombe presque systématiquement à plat, et dans les moments dramatiques les dialogues sont beaucoup trop écrits pour être crédibles, explicitant bêtement ce qui devrait être suggéré par les images. Ajoutons à cela une mise en scène d'une platitude à couper le souffle qui se contente d'enchaîner les champs-contre champs sans aucune dynamique entre les personnages, mais aussi une direction d'acteurs catastrophique puisque seule l'adolescente semble un tant soit peu impliquée dans son personnage. Un sous-téléfilm soporifique dont on s'étonne qu'il figure dans une sélection cannoise.