Cannes 2009 : le palmarès commenté
Le 25/05/2009 à 11:29Par Elodie Leroy
Outre les choix consensuels de récompenser Michael Haneke et Alain Resnais (qui reçoit un prix "exceptionnel"), on compte parmi les déceptions l'absence de Soudain Le Vide et de son réalisateur Gaspar Noé, mais aussi la présence de Thirst de Park Chan-Wook qui ne méritait même pas une mention. Le prix du scénario, attribué à Nuits d'ivresse printanière, étonne lui aussi quelque peu mais on peut l'interpréter comme un choix politique, une manifestation de soutien auprès du cinéma indépendant chinois qui en a bien besoin face à la Censure et aux blockbusters propagandistes. Pour rappel, le même réalisateur Lou Ye connaît des démêlés avec la Censure chinoise depuis Suzhou River il y a presque une dizaine d'années et s'est vu interdire de tourner en Chine pendant 5 ans suite à Une Jeunesse Chinoise, qui brisait le tabou de Tian An Men (en plus de montrer des scènes érotiques jugées inacceptables).
Parmi les bonnes surprises, car il y en a tout de même quelques unes, Kinatay repart avec un prix de la mise en scène pour Brillante Mendoza, une récompense amplement méritée pour un film radical, dérangeant et maîtrisé. On se réjouit aussi de voir figurer le très attachant Fish Tank dans ce palmarès, Andrea Arnold repartant pour la seconde fois avec le prix du jury après Red Road. Enfin, si Quentin Tarantino a tout bonnement boudé la cérémonie, Inglourious Basterds repart tout de même avec un Prix d'interprétation masculine, une belle récompense pour Christopher Waltz, révélation du film.
Le Palmarès complet :
- Palme d'or : Le Ruban Blanc de Michael Haneke
- Grand Prix : Un Prophète de Jacques Audiard
- Prix du Jury ex aequo : Fish Tank de Andrea Arnold et Thrist, ceci est mon sang de Park Chan-Wook
- Prix "exceptionnel" du Festival de Cannes : Alain Resnais pour Les Herbes Folles
- Prix d'interprétation féminine : Charlotte Gainsbourg pour Antichrist
- Prix d'interprétation masculine : Christopher Waltz pour Inglourious Basterds
- Prix de la mise en scène : Brillante Mendoza pour Kinatay
- Caméra d'or : Samson and Delilah de Warwick Thornton, avec une mention spéciale à Adjami de Scandar Copti et Yaron Shani
- Prix du Court Métrage : Arena de Joao Salaviza