Case Départ est-il un film raciste ?
Le 13/05/2011 à 18:23Par Camille Solal
Article du 13 mai 2011 :
Case Départ est-il un film raciste ? Le film de Thomas Ngijol et Fabrice Eboué "Case Départ" fera-t-il polémique, aussi petite soit-elle, se retrouvant, comme beaucoup d'autres films, accusés de tous les maux : raciste, méprisant, ignorant ou encore insultant voire négationniste ? La traite des esclaves noirs dans une comédie c'est impossible à concevoir, pour beaucoup de gens. Et c'est aujourd'hui, sur Youtube, que Joby Valente prend la parole. Ancienne actrice et chanteuse et, de tout temps, militante de nombreuses causes exigeant, notamment à travers son association MNH (Mouvement pour une nouvelle humanité), elle milite pour la repentance de tous ceux qui ont "joué un rôle dans l'esclavagisme, la déportation et les conséquences de la colonisation" des populations africaines et des Dom-Tom. Son propos ici ? Les deux trublions du Jamel Comedy Club ridiculisent et banalisent la traite négrière. Thomas Ngijol et Fabrice Eboué sont des collabos animés par la soif d'argent... Rien que ça !
Joby Valente ou pas, Case Départ suscitera, évidemment, quelques appréhensions, questions ou répulsions chez ceux qui voyaient déjà dans Halal Police d'Etat ou dans Borat des oeuvres foncièrement racistes. Ou bien chez ceux qui iraient voir le film dans l'intention d'y voir un quelconque message sur la traite négrière, la colonisation ou toute question historique. Mais là n'est pas le propos et c'est tant mieux (voir notre critique de Case Départ) ! Fabrice et Thomas n'ont pas l'intention d'écrire de livre d'histoire mais bien de continuer à remplir les salles et répandre leur jubilatoire cynisme, sur grand écran aujourd'hui, avec le talent et la spontanéité qu'on leur connaît. Le film de Ngijol et Eboué, en collaboration avec Lionel Stekete (Fatal) n'est pas un film raciste et, heureusement aussi, ne prétend pas non plus le combattre. C'est une comédie efficace, qui sort le 6 juillet prochain, en pleine période de vacances d'été, précisément pendant la période où les lycéens, étudiants et de grosses vannes n'ont franchement aucune envie de se poser plus de questions que cela !
Mais laissons le dernier mot sur cette polémique morte-née à Fabrice Eboué dont la synthèse est sans appel : "Thomas c'est quelqu'un qui souffre beaucoup, généralement... On a tourné pieds nus, à Cuba, et c'était une catastrophe : Thomas, c'est tout sauf Kirikou, il a vraiment besoin de chaussures !" Allez hop, Zagada !