Prey : pourquoi le nouveau Predator a-t-il été tourné en secret ? - interview

Prey marque le grand retour de Predator et s'impose d'emblée comme le meilleur film de la franchise depuis très longtemps (voir notre critique).

Tourné dans le plus grand secret, ce survival chez les Comanches est aussi palpitant que viscéral.

Filmsactu a pu en discuter avec son réalisateur Dan Trachtenberg, à qui l'on devait déjà le très réussi 10 Cloverfield Lane.

FilmsActu : Quel est ton film Predator préféré ?

Dan Trachtenberg : C’est une évidence ! C’est le premier Predator mon préféré, aucun doute là-dessus.

Selon nous, Prey ressemble beaucoup au premier Predator. J’imagine donc que c’était intentionnel ?

Dan Trachtenberg : Totalement. On voulait revenir aux fondamentaux, tout en proposant quelque-chose de totalement nouveau. Je pense que Prey est bien plus axé sur l’aventure que Predator, qui est plus centré sur l’action. On a imaginé un nouveau design pour le Predator, et il devrait réserver quelques surprises, même pour les plus grands fans de la franchise. On voulait essayer de retrouver la surprise qu’a provoqué le Predator dans l’original, quand on découvre petit à petit ses différentes formes.

Tu n’as pas été tenté de faire des références au premier Predator dans Prey ?

Dan Trachtenberg : Je ne voulais pas faire de clins d’oeil trop évidents, mais il y a certaines choses que les fans identifieront sans peine. À un moment, on a plaisanté en évoquant l’idée de nommer un cheval « Chopper » et de faire dire à un personnage la fameuse phrase « Get to the Chopper », même si le film se déroule en 1719. Mais ça aurait été un peu abusé. L’influence inconsciente du premier film sur moi est si forte que parfois, sur le tournage, j’avais une idée de plan et j’en parlais à l’équipe, et ils me regardaient en me disant « mais c’est un plan du premier Predator, ça ! ». On a eu plein d’idées d’easter eggs qu’on a abandonné. Ça aurait nuit à notre intention initiale, qui était de raconter une toute autre histoire en adoptant une structure qui se rapprocherait de celle du premier Predator.

Dan Trachtenberg : Dès le départ, je savais que j’avais envie que ce soit une « underdog story », un film autour d'un protagoniste sous-estimé. Je voulais qu’on se concentre davantage sur les personnages. Et en y réfléchissant, je me suis dit qu’on devait se focaliser sur une culture et un peuple qu’on voit peu au cinéma. Les Amérindiens et le peuple Comanche en particulier me sont alors apparus comme une évidence. Ils sont trop souvent relégués à jouer les sidekicks ou les méchants et jamais les héros. C’est là que j’ai pensé aux années 1700, et je me suis ensuite renseigné auprès d’historiens et de spécialistes pour voir comment mes idées pouvaient s’intégrer dans cette époque.

Prey a été tourné en secret. Pour quelle raison ?

Dan Trachtenberg : Parce qu’on voulait garder la surprise le plus longtemps possible, et qu’on voulait que le film surprenne les gens. Au départ, on voulait juste annoncer le titre et simplement expliquer que c’était un film sur une jeune Comanche qui va chasser dans les bois pour prouver ses capacités. On ne voulait révéler que bien plus tard que le film était lié à Predator. Je pensais sortir dans un premier temps une bande-annonce très orientée sur la chasse et le récit initiatique, sans aucun lien avec Predator, et en montrer une autre, bien plus tard, qui inclurait le plan dans lequel l’ours est soulevé vers le ciel et que son sang coule, révélant la silhouette du Predator en dessous de lui. Dans cet objectif de garder le secret, on l’a tourné sous le titre «Skull», mais le secret a rapidement été éventé.

Tu as déjà songé à des idées pour une éventuelle suite de Prey ?

Dan Trachtenberg : J’ai beaucoup d’idées qui pourraient être très chouettes. Rien de suffisamment concret pour que je puisse en parler pour le moment, mais on a pensé à beaucoup de choses.

Rencontre avec l'actrice principale Amber Midthunder :