Test Blu-ray : Crime d'amour

Tourné avec la caméra numérique Génésis de Panavision, Crime d'amour trouve en Blu-ray le support idéal afin de restituer précisément les partis-pris esthétiques originaux. Ayant préalablement désiré tourner son film en N&B, un souhait avorté faute de l'aval des producteurs, Alain Corneau a demandé à son directeur de la photographie Yves Angelo, son fidèle collaborateur sur une demi-douzaine de film, de réaliser une photo désaturée en estompant les teintes vives. La palette chromatique froide se constitue de blancs cassés, bruns clairs, de gris métal et rares sont les touches couleurs apparaissant à l'écran. Seule demeure une rare gamme de bordeaux exploitée tout au long du film comme un fil conducteur. Malgré un piqué un peu doux, l'image dévoile ici une texture incomparable avec une édition SD et rétablit toutes les volontés artistiques du chef opérateur. Les contrastes sont léchés, et les décors dépouillés voire aseptisés possèdent un relief remarquable. La luminosité des scènes de bureau est incroyable et contraste violemment avec les basses lumières des appartements, plus modérées. Dans ce cas précis, on perd quelque peu en détails et les séquences en extérieur se voient finalement les mieux loties. La seule petite ombre au tableau provient de quelques petits troubles visibles au niveau des visages des comédiens lors des déplacements rapides, mais la définition demeure de haute qualité.

Si l’éditeur propose une piste DTS HD Master Audio 5.1, Crime d’amour demeure un film reposant principalement sur les dialogues. Alain Corneau use de la musique avec une rare parcimonie, mais les accords jazzy du saxo ténor Pharoah Sanders teintés de kato (un instrument de musique à cordes pincées asiatique) sont divinement bien spatialisés quand ils se mettent à souligner les quelques séquences importantes du film. La DTS HD Master Audio 2.0 suffit néanmoins au visionnage de Crime d’amour et distille des dialogues percutants grâce à une fastueuse ouverture des enceintes frontales.