Polar stylisé, L'Elite de Brooklyn est un film sombre dont l'image se voit magnifiquement retranscrite à travers un master HD du plus bel effet grâce à un piqué tranchant comme une lame de rasoir. Les noirs insondables côtoient des teintes monochromes (bleu, vert, rouge, tout y passe) et argentiques avec une homogénéité parfaite et pas un détail des visages taillés à la serpe d'Ethan Hawke et de Richard Gere ne nous échappe. Le balancement entre les séquences nocturnes et diurnes n'est jamais pris en défaut tandis que le cadre large présente une profondeur de champ brillante et abyssale. Même au moment des séquences plus agitées filmées caméra à l'épaule, la compression infaillible n'omet aucun détail, le relief et les textures demeurent bluffants tout du long, permettant au spectateur de se fondre complètement dans le thriller d'Antoine Fuqua.
Retrouvez nos captures Blu-Ray en Full HD (1080p) :
Les deux pistes DTS HD Master Audio 5.1 rivalisent d'effets mais force est de constater que la version originale s'en sort haut la main avec des ambiances plus naturelles mais surtout plus percutantes qu'en version française. Le doublage français est très réussi mais le mixage manque parfois de spontanéité. Peu avares en terme d'ambiances, ces pistes étonnent par leur ardeur dès la première scène où le coup de feu surprise en fera sursauter plus d'un. Le spectateur sera plongé au coeur du ghetto, les sirènes se manifestant de toutes parts, le summum demeurant les séquences se déroulant en boite de nuit où le caisson de basses est fortement mis à contribution. Quant à la musique, omniprésente, elle est superbement spatialisée sur l'ensemble des enceintes durant plus de deux heures sans jamais lacher le spectateur.
A l'instar de son commentaire audio réalisé pour Training day, le cinéaste américain se montre très à l'aise dans l'exercice et n'est pas avare en anecdotes et souvenirs liés au tournage. Précis et brillant, Antoine Fuqua examine les personnages du film avec minutie sans pourtant jamais tomber dans la paraphrase ou autres propos futiles. Il analyse également ses choix de mise en scène de la première à la dernière image du film tout en rendant hommage à ses proches collaborateurs. Un excellent commentaire.
New York : des flics sous haute tension (6min51)
Le premier segment de ce making of se concentre sur les personnages du film croisant quelques bribes d'interviews du casting au grand complet (Ethan Hawke, Richard Gere, Don Cheadle) avec des images du tournage ainsi que divers interventions du réalisateur Antoine Fuqua qui déclare s'être inspiré non pas d'autres films policiers mais de Shakespeare, en particulier de Richard III et Othello. Il est clair que nous pataugeons en pleine promotion mais la courte durée et l'intelligence des propos sauve ce petit module.
Des trames de métro... (5min18)
Le rêve américain est au coeur de ce petit reportage. Avant d'être consacré scénariste, Michael C. Martin travaillait pour le métro new yorkais tout en écrivant des petites histoires depuis ses études avortées de cinéma. C'est un de ses petits scénarios qui a fini par atterrir sur le bureau d'Antoine Fuqua qui décide de l'engager. Une fois de plus de nombreuses images du tournage illustrent les propos de Michael C. Martin, qui n'en revient visiblement toujours pas de voir des stars incarner des personnages qu'il a créés et clôt ce segment en disant qu'il a depuis démissionné du métro new yorkais et qu'il a un nouveau projet avec Antoine Fuqua.
Le souci du détail (6min34)
Ici, nous trouvons le désormais célèbre passage de pommade et c'est Antoine Fuqua qui en bénéficie. L'incontournable enchainement de superlatifs est de sortie, les acteurs et les producteurs se pâment d'admiration pour le réalisateur pendant plus de cinq minutes non stop.
Au coeur du ghetto (5min51)
Ce segment rattrape heureusement la futilité du précédent en se focalisant sur les difficultés rencontrées lors du tournage dans le ghetto de Brooklyn. Apparemment à l'aise, Antoine Fuqua dirige ses comédiens et demande à la population locale de participer en tant que figurant pour créer une authenticité. Très sympa, le réalisateur fait un don de quatre caméras à quatre jeunes désireux de faire des études de cinéma en les encourageant sincèrement à persévérer comme il leur dit avoir fait lui-même.
Trois flics et un dealer (8min02)
Cette dernière featurette dresse un portrait des personnages principaux en compagnie du réalisateur et des quatre vedettes du film, sans tomber dans la redondance et en évitant la paraphrase.
Scènes coupées (31min05)
Cette poignée de scènes coupées mérite qu'on s'y attarde puisqu'elles approfondissent la relation entre Tango (Don Cheadle) et Casanova (Wesley Snipes) que l'on montre unis par un véritable lien fraternel. Vous y verrez également une séquence plus longue, celle où Tango raconte à son supérieur (Will Patton) la soirée où il a failli passer la fameuse "ligne" en ayant pensé à tirer sur un collègue. Une scène plus longue où le personnage de Richard Gere se confie à la prostituée est également intéressante et appuie son côté suicidaire. Enfin, ce n'est pas une mais deux fins alternatives, présentées de manière enchaînée, qui demeurent le point fort de ces scènes coupées. Dans la première, nous y voyons Casanova, vivant et visiblement sur le départ, regardant un journal en train de se consumer sur lequel apparaît la photo des trois personnages principaux en uniforme, avec pour titre "Nuit sanglante pour trois policiers" et qui lui révélait donc que Tango était un flic. La deuxième, plus expéditive, montrait Eddie (Richard Gere) visiblement apaisé, seul en train de pêcher, jusqu'à ce qu'il sorte une arme et se tire une balle dans la tête. Le réalisateur a finalement choisi de laisser libre cours à l'imagination des spectateurs quant à l'avenir du personnage.
L'interactivité se clôt sur des liens internet et quelques bandes-annonces.