Predators fait typiquement partie de ces titres que Fox adore chouchouter sur un plan technique. Puisqu'il s'agit d'un film dont on peut encore sentir la fraicheur, et tourné en numérique qui plus est, ses nombreux atouts nous sautent aux yeux et transparaissent dans une copie absolument somptueuse. Le Blu-Ray est fait pour ça, c'est vrai, mais il est impossible de trouver quelque chose à redire sur l'image de Predators dont la qualité est résolument parfaite. On apprécie essentiellement la finesse de son piqué, qui permet de profiter des nombreux décors réels où a été tourné le film dans leur moindre détail. La nature se dévoile avec une précision et un naturel très appréciable. Pour le reste, tous les ingrédients de l'esthétique des blockbusters modernes y sont appliqués, avec une colorimétrie et une gestion des contrastes/noirs habilement appuyés qui en font une expérience visuelle de home cinema plutôt recommandable. Plaisant.
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Côté son, l'effort n'est pas en reste non plus puisque ça cogne aussi fort que les fans du film peuvent l'espérer. En effet, si l'on furète du côté de la VO DTS HD Master Audio 5.1, on notera une utilisation prononcée des sons graves, qui n'est pas forcément pour déplaire. Elle accentue le côté badass des personnages, puisque les dialogues en tirent profit, mais décuple surtout les éléments spectaculaires comme les fusillades ou les explosions. Sans parler de la musique, tonitruante... Les amateurs de version française n'écoperont que d'un DTS Standard mi-débit mais celui-ci, s'il fait preuve d'un peu moins de finesse (l'ambiance jungle, avec les chants d'oiseaux, est moins précise), n'en demeure pas moins efficace et impose ses passages musclés avec une vraie générosité.
C'est avec un film comme Predators que l'écoute d'un Commentaire audio peut laisser des sentiments très mitigés. Ou comment trouver l'équilibre entre l'autosatisfaction et le caractère profondément sympathique de ses intervenants. A moins d'être fan - en même temps, il faut l'être pour avoir acheté le film, on ne pourra qu'être consterné devant l'énormité de certains propos (« casting parfait », « rythme allant à 200 à l'heure sans temps mort ») et ce besoin de se rassurer en invoquant une certaine perfection qui n'existe que dans la tête de ses créateurs, Robert Rodriguez et Nimrod Antal, alors que le film n'avait même pas encore rencontré son public au moment de l'enregistrement. Mais il est vrai que les deux intervenants semblent très sincères dans leur témoignage ainsi que dans l'amour qu'ils portent au genre et à la franchise, au point d'être très communicatifs dans leur bonne humeur. Ça ne rend pas le film meilleur, mais on saisit une partie de la note d'intention.
Le reste des suppléments balance entre le passable et l'anecdotique. L'élément principal étant La Renaissance des Predators (40min12), une sorte de making of qui passe plus ou moins en revue la conception du film sans jamais réellement s'attarder dessus ni analyser quoi que ce soit en profondeur. Le sentiment que laisse ce document, c'est que l'on a une vague idée de la manière dont le film a été conçu, avec de nombreuses images de tournage et d'interviews à la clé, tout en se sentant un peu mis de côté. Dans le genre, on a connu beaucoup plus passionnant et moins impersonnel. On fera l'impasse sur l'inutile module Les élus (4min52), qui se limite à un montage passant en revue les personnages du film et leurs caractéristiques, pour finalement s'orienter vers une petite promo de Fox Movie Channel (7min06), s'intéressant rapidement au tournage de la séquence des chiens. Ce n'est pas plus intéressant, mais ça semble plus honnête dans sa démarche.
Les scènes inédites (11min21) sont particulièrement superflues et n'ont d'intérêt que lorsqu'elles étoffent le personnage de Danny Trejo mais aussi (et surtout) un aspect totalement épuré dans le montage définitif et qui semblait pourtant évident : la misogynie de certains personnages à l'égard d'Alice Braga. Mais sur les 11 minutes proposées ici, seules quelques secondes sont vraiment inédites. Dans le même genre, les Motion Comics (10min56) tentent d'offrir un background au film à travers des animations vite emballées, vite pesées, mais sans le moindre intérêt.