SND/M6 vidéo fait partie de ces éditeurs français qui chouchoutent constamment leurs produits pour en faire des objets techniques de référence et Red s'inscrit parfaitement dans cette démarche. Après une édition DVD déjà très convaincante, le Blu-ray propose de (re)découvrir le film dans les meilleures conditions possibles. Bien évidement, tout ceci est parfaitement standardisé et rien de visuel créé concrètement la surprise, mais tout ce que l'on est en droit d'attendre est restitué ici dans une quasi perfection. L'équilibre entre les températures de teintes, glaciales ou pimentées selon les séquences et surtout l'impeccable piqué qui nous permet de ne pas perdre une miette des détails déversés à l'écran en font un disque immanquable dans son genre. Non seulement on ne boude pas son plaisir devant le film mais les conditions de visionnage suivent…
Retrouvez nos captures Blu-ray en Full HD (1080p) :
Film d'action récent oblige – appuyant d'autant plus le contraste vieux/bruyants – Red dispose d'une bande-son à réveiller n'importe quel retraité assoupi. Qu'il s'agisse de la VO comme de la VF, le disque met à notre disposition deux pistes DTS HD Master Audio 5.1 hautement démonstratives, qui semblent vouloir ériger le boucan à un certain prestige. On pensera donc à baisser parfois le volume puisque dès lors qu'une arme à feu est dégainée, le mixage impose un joyeux vacarme prenant place sans difficulté sur l'ensemble des cinq canaux. Le premier assaut dans la maison de Bruce Willis, la fusillade de l'aérodrome et la gatling d'Helen Mirren bourdonnent encore dans nos oreilles après avoir malmené comme un il se doit un caisson de basses qu'on vous préconise de choisir solide. Devant, derrière, sur les côté, ca tire, ça flambe, ça rebondit et ça transpire la vie. Pas d'une finesse extrême, mais on est rassasié…
Commentaire audio de Robert Baer, ancien agent de la CIA (version originale sous-titrée)
On ne s’attendait pas à un tel interlocuteur mais il serait dommage de rater ces quelques commentaires qui éclairent sur l’Agence Centrale de Renseignements américaine. Ancien agent spécialisé dans les actions clandestines internationales, Robert Baer s’est reconverti en consultant international et a conseillé le réalisateur Robert Schwentke pour le film Red. Avouant dès le départ qu’il n’est pas fanatique de ce genre de film, Robert Baer raconte son histoire personnelle d’agent rentré à la CIA en 1976 où il devient officier de renseignements puis comme spécialiste de la lutte contre l’islamisme. Suite au refus de l’Administration Clinton de renverser Saddam Hussein en 1995, Robert Baer finit par démissionner de l’agence en 1997. Ici, vous saurez tout ce qu’il faut savoir pour devenir un super agent, comme d’exterminer un ennemi avec un simple crayon, ou pour se créer une fausse identité avec des masques en latex. C’est ainsi l’occasion pour notre protagoniste de faire un peu de promo pour ses livres dans lesquels il évoque sa carrière, ses activités, tout en dénonçant la CIA d’être devenue une agence de paperasserie et non plus spécialisée sur le terrain. Amusé par le film qu’il considère comme peu réaliste mais assez bien vu quant à la situation des agents retraités, Robert Baer livre un commentaire audio décomplexé et instructif, même s’il reste totalement ou presque en dehors du film proprement dit. Pour l’anecdote, le film Syriana est basé sur les mémoires de Robert Baer où le personnage joué par George Clooney (oscarisé pour l’occasion) est largement inspiré de l’ancien agent.
Une légère déclinaison de ce supplément est disponible à travers la Version Interactive. En l'occurrence un petit picture in picture déjà un peu dépassé dans sa forme comparativement à ce qui se fait ailleurs. Outre quelques morceaux de commentaire illustrés par une silhouette grise (pour maintenir l'anonymat de l'intervenant) on y apercevra parfois et vraiment TRES épisodiquement quelques petites interviews et images du tournage. Malheureusement ces dernières n'ont pas de réel intérêt à titre informatif et sont issues des autres bonus du disque. On peut passer à la suite sans regret.
Interviews des acteurs (30"50 min) est un making of simili-promo dont le DVD proposait une version "courte" avec douze minutes de moins. Les cinq premières minutes de cet ensemble de featurettes enchaîne les superlatifs, les compliments et autres passages de pommade où tout l’ensemble du casting félicite ses partenaires avec les "amazing", "wonderful" et "terrific" de circonstance. Heureusement, quelques images du tournage viennent nous distraire quelque peu après cette guimauve promotionnelle. Quelques points rapides sont faits sur le casting (John Malkovitch pensait au départ qu'on lui proposait le rôle de Bruce Willis), les scènes d’action et le maniement des armes (Helen Mirren s’amuse comme une petite fille) mais jamais le réalisateur Robert Schwentke ne prend la parole et c’est à peine si nous l’apercevrons au milieu de ces 30 minutes d’actions de grâces. Au final, ce making of rudimentaire n’offre qu’un aperçu trop court et trop rapide. La mini-série comics (éditée par DC comics) dont le film est l’adaptation n’est pas même mentionnée.
Les secrets de la CIA (6"19 min) est une série de petites animations approximatives divulguant quelques informations étonnantes sur les méthodes et l'histoire des services secrets américains. On y évoque le lavage de cerveau, une mission ayant eut lieu sous le kremlin, les méfaits cachés, les attentats évités et autres anecdotes du genre. Sympathique à défaut d’être réellement indispensable. Ajoutons-y Les effets spéciaux (10"30 min), compilation de cinq clips focalisés sur diverses méthodes d'effets visuels. Evoquant tour à tour l'utilisation du fond vert, les images de synthèses, les effets 2D, etc, ce bonus met en parallèle les images brutes de tournage sur fonds verts (l’attaque de la maison, à la Nouvelle-Orléans) avec les images du film finalisées.
Enfin, les scènes coupées (8"58 min) ont ce déséquilibre de ne pas être toutes captivantes, surtout celles avec Karl Urban. On appréciera en revanche les interventions non retenues au montage de John Malkovitch, toujours pas remis d'avoir été traité de "vioque" et surtout la version longue de l'épilogue, où les héros revêtent un accoutrement… particulier.
Interactivité : Sabrina Piazzi et Arnaud Mangin