Pour être sincère, là où la restauration HD de films du même âge (le coffret Alien est encore dans nos têtes) s'est souvent montré renversante, la copie de Retour vers le futur ne créé par une monumentale surprise en l'état, mais accompli néanmoins tous les miracles qu'on pouvait en attendre. C'est essentiellement le premier opus qui nous saute aux yeux et que l'on peut qualifier de redécouverte pleine et entière puisque l'on n'a tout simplement jamais eu l'occasion de regarder le film dans de telles conditions. Ayant bénéficié d'une restauration 2K, directement appliquée sur le précédent Master de 2002, la copie impose bien évidemment une propreté globale très appréciable et surtout un niveau de définition assez stupéfiant, dont les détails sautent aux yeux avec une certaine fraicheur : la texture de certains costumes, la technologie bidouillée de la Delorean ou même le maquillage en latex de Christopher Lloyd lorsque son personnage est plus âgé.
Des trois films, le second souffre d'un piqué un peu moins détaillé que les deux autres, en partie à cause de l'utilisation de multicouches diverses pour les effets visuels (énormément de plans avec le même acteur en double exemplaire, des trucages à foison) perdant forcément un peu la finesse d'un argentique non trituré, voire magnifié comme c'est le cas sur le troisième. En effet, l'épisode final, outre sa propreté, peut également se targuer d'un rendu splendide dont la texture chaude et sa météo avantageuse lui confère des couleurs éclatantes. Car la gestion des couleurs, avec ses sursauts de vivacité est une qualité que l'on retrouve en revanche sur les trois opus.
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La redécouverte des films repose bien évidemment sur leur rafraichissement visuel mais également sonore puisque Retour vers le future marque également les esprits pour ce que l'on y entend. On y retrouve en fait ce qu'on souhaitait : un spectacle plutôt pechu et efficace, mais qui a bien conscience de son âge et ne cherche jamais à trop en faire en débordant sur des effets inutiles. D'autant plus que, dans leur Dolby Surround d'origine, les films se targuaient déjà d'un mixage généreux peu avare en joyeuseté. En se rendant du côté de la version originale DTS HD Master Audio, la clarté de la bande son y trouve toute son ampleur : après sa petite introduction riche en cliquetis mécaniques des horloges, le premier film donne clairement le ton avec le Power Of Love de Huey Lewis et explique que le spectacle sera avant tout musical. Chose loin d'être déplaisante compte tenu de la magnifique orchestration d'Alan Silvestri et appuyant efficacement un relief soutenu efficacement par des surrounds qui, s'ils n'agissent pas constamment, se font terriblement entendre lorsqu'ils se gargarisent. Les deux autres films bénéficient d'un traitement similaire...
On ne pas ne pas aborder le dilemme imposé par la version française qui, comme c'est toujours le cas chez Universal, ne bénéficie que d'un DTS mi-débit classique. En général, ce n'est pas important, mais Retour vers le futur fait partie de cette poignée de films qui ont marqué une génération de spectateurs de part son extraordinaire doublage, d'une inventivité rare. On est ici un peu contraints de choisir entre la qualité technique (VO) et la nostalgie artistique (VF) puisque, fatalement, regarder le film en français impose des conditions un peu moins performantes. Ceci dit, l'ouverture frontale offerte par ce DTS ne manque pas de présence, même si l'âge du doublage lui apporte un décalage palpable et moins de naturel que la VO. Enfin, toujours un peu laissée de côté, cette VF dispose d'un mixage beaucoup moins riche que son homologue anglais, en particulier sur les canaux arrières, dont certains effets sont carrément absents.
Alors, VO ou VF ? Puisque vous avez acheté le Blu-ray : les deux mon capitaine !
Les éditeurs voient désormais la sortie de certains titres en Blu-Ray comme de véritables évènements à part entière et on ne peut que s'en réjouir. Ainsi, la trilogie Retour vers le futur bénéficie des meilleurs soins à titre technique, mais s'efforce également de pousser l'interactivité un peu plus loin qu'elle ne l'avait déjà été en DVD. Ainsi, outre les bonus de la précédente édition française ainsi que des inédits qu'on ne trouvait alors que sur le coffret américain, on se retrouve gratifiés de nombreuses petites choses supplémentaires, dont le gros morceau est un documentaire rétrospectif réalisé exclusivement pour cette édition. Le bémol, s'il en est un, c'est que bon nombre d'informations finissent par se répéter. Entre les anciens making of, le nouveau et les commentaires audio, les mêmes infos en ressortent.
Au rayon des Commentaires audio, on retrouve une première piste qui n'est pas un commentaire en réalité mais l'enregistrement audio d'une cession de questions et réponses en publique sur lequel le réalisateur Robert Zemeckis et le producteur Bob Gale reviennent longuement sur la conception du film. Compte tenu du concept, les propos ne sont jamais raccord avec ce qui se déroule à l'écran, mais la démarche n'est pas mauvaise en soi et quitte à obtenir un supplément uniquement audio, autant que quelque chose se déroule à l'écran en même temps. En l'occurrence, le film ! La durée des enregistrements proposés n'atteint pas la durée totale des films et s'arrete même très tôt sur le troisième. La seconde piste n'était pas proposée sur le DVD français et constitue donc une nouveauté pour nous. Il s'agit bien ici d'un vrai commentaire enregistré par Bob Gale et l'autre producteur, Neil Canton mais leur intervention n'est pas forcément la plus exaltante. Outre le fait qu'elle soit très répétitive avec tous les autres suppléments, les deux hommes ont un ton platonique, sans trop d'humour multiplient les blancs et sont même parfois en totale contradiction avec d'autres propos (à propos de certaines cascades effectuées par Michael J. Fox). Il y a bien plus joyeux à se mettre sous la dent... Notons que ces deux configurations de commentaires sont proposées sur les trois disques.
On préfère largement ce qui nous est proposé en U-Control. A savoir deux fonctions d'informations écrites à travers de petits cartons apparaissant tout du long du film. On aurait bien aimé que ces fonctions soient réunient en une seule, puisque ça nous éviterait de zapper, d'autant plus qu'elles finissent par s'accompagner d'elles-mêmes. Stupidement baptisées Préparations et chutes et Bêtisier, elles ne sont finalement ni l'autre ! Mais ce qu'elles proposent est très intéressant puisque d'un côté, on y développe tout ce qui peut se rattacher à Retour vers le futur en rapport avec la scène où elles apparaissent. Une série passe à la télévision lors d'une scène de diner, la bulle informative nous donne la date de diffusion exacte de l'épisode et l'irrégularité du film à la proposer, puisqu'elle n'était pas diffusée à l'heure du repas. Les amateurs de ce type d'info seront aux anges. L'autre piste informative est une sorte de fil rouge entre tous les détails qui apparaissent sur l'ensemble de la trilogie : quel élément renvoie à un autre et quelle influence future on peut noter dans un acte passé. Là aussi, c'est d'une maniaquerie folle mais constitue une étonnante cohérence sur la durée. En plus, tout ceci est écrit en français. La dernière fonction propose de nombreux dessins de Story-board, apparaissant évidemment en même temps que les scènes concernées. Les trois films bénéficient de tout ceci...
Mais la vraie grande nouveauté de cette édition repose sur Légendes du futur (2h14) consistant en un long documentaire inédit (tourné cette année) et sept parties s'étalant sur les trois disques, en fonction des thèmes abordés. Trois grands axes se focalisent sur le tournage de chacun des épisodes, auquel viennent se joindre une introduction, une conclusion, un module sur l'importance de la musique ainsi qu'un témoignage d'un scientifique sur l'approche du voyage temporel abordé dans les films. Ca fait énormément de choses à raconter, tant au niveau des anecdotes que d'informations pertinentes où la langue de bois est vraiment mise de côté, n'hésitant pas à expliquer en détail l'absence de certaines projet de certaines personnes. Mais ce bonus est à la fois un atout et un inconvénient. Le problème, c'est qu'une fois encore, ce qu'on y apprend, on le sait peut-être déjà si l'on jette un œil sur le reste. Son atout, c'est que l'essentiel y est condensé de façon fluide et que son visionnage est un résumé plutôt complet et efficace de l'histoire de la franchise. Les interviews récentes lui apportent un peu de fraicheur, même si l'état de santé de Michael J. Fox y est mis en exergue, dévoilant une certaine agitation incontrôlée.
Par conséquent, Création de la trilogie (47min20), également éparpillé sur les trois disques sonne un peu comme un bis répetita, même s'il était là avant, puisqu'il s'agissait du making rétrospectif principal de la précédente édition DVD. Néanmoins, Universal a pris soin de classer ce documentaire parmi les Documents d'archives, ce qu'il est devenu dans le cas présent. D'ailleurs, parmi les archives nous retrouverons, pour le premier film, un Making of d'époque (14min28) demeurant bien évidemment une featurette promo réalisée pendant le tournage du film, ainsi que La nuit Retour vers le futur (27min10). Document télévisé réalisé par NBC à l'occasion de la sortie du second film, retraçant un peu la conception des deux opus mais dont l'intérêt repose sur la présence de Leslie Nielsen en tant qu'hôte. lui-même admet qu'il est là parce qu'il aime la franchise, même s'il n'a strictement rien à voir avec. Le making of de Retour vers le futur 2 (6min40) est tout naturellement une featurette d'époque, tout comme Le making of de Retour vers le futur 3 (7min32). Enfin, Les secrets de la trilogie Retour vers le futur (20min41) est une autre petite émission consacrée à la franchise qui revient légèrement sur sa conception. Pas comparable une seule seconde avec ce qu'on a vu précédemment, mais ce n'est pas son but.
Les Coulisses du tournage est encore un terme erroné attribué à une catégorie de petits bonus qui relèvent plus de l'archivage. Pour le premier film, on y trouve des Essais de maquillage (2min17) plutôt étonnants et différents du résultat final, un Bêtisier (2min49) vraiment sympa mais beaucoup trop court compte tenu de son caractère ainsi que le Story-board animé de la Séquence du site nucléaire (4min) qui devait être la scène finale d'origine. Tous ces éléments sont proposés en HD. Il en sera de même pour Retour vers le futur 2, bénéficiant d'un très court Bêtisier (49 sec) ainsi qu'une série de petits modules consacrés aux Décors (2min55), le Story-board (1min29), Le voyage dans le temps (2min41), l'Overboard (58sec) ou encore les effets visuels (5min42). Ce dernier est par ailleurs le plus passionnant du lot. Enfin, le segment consacré à Retour vers le futur 3 dispose également de son Bêtisier (1min35), ainsi que des modules Conception de Hill Valley (1min08) et La conception de la campagne (1min18). Des galeries photos sont également disponibles sur les trois disques.
Il y a enfin les petits éléments supplémentaires. Une interview de Michael J. Fox (10min20) retraçant de façon rapide son ressenti sur la franchise, un module sur l'Attraction d'Universal studio (31min) proposant le court métrage proposé dans sur les écrans de contrôle puis la vidéo de l'attraction en elle-même, les Scènes coupées (17min47) dévoilant entre autre une version longue de l'apparition de Dark Vador, des clips et les bandes annonces de chaque film. Pour ceux qui n'ont pas de problème avec l'anglais, un module écrit, dont l'intégralité des pages défile sur 20 minutes, consiste en une réponse des créateurs du film à des questions de fans, sur les divers paradoxes de la saga.