C'est en HD que l'animation du film de Mamoru Oshii prend toute son ampleur. Sky Crawlers bénéficie d'un transfert de qualité qui rend véritablement hommage au travail effectué par l'équipe du film. L'image ne présente pas de défauts de compression, Wild Side nous livre ici un Blu-ray de qualité avec un travail soigné. L'image, qui est souvent dominée par les tons sombres et gris, conserve toujours son éclat, notamment dans le rendu des effets de lumière, et le transfert permet à tout moment de distinguer le moindre détail dessiné par l'équipe d'animateurs.
Les scènes aériennes de Dogfight et plus généralement les nombreux extérieurs de jour présentent des couleurs plus chatoyantes sans que des artefacts ne viennent perturber l'image. Du bleu azur parsemé de nuages cotonneux aux verts nuancés des prairies irlandaises, le rendu des décors est parfait et va jusqu'à nous laisser percevoir les effets de distorsion par la chaleur sur tarmac.
La fluidité des images n'est pas prise en défaut lors des combats aériens qui enchaînent des prises de vue époustouflantes. Etant donné que le film a recours au mixage de deux techniques différentes (2D pour les personnages et les scènes au sol, et 3D pour les scènes d'aviation), on aurait pu craindre un écart de rendu entre les deux types d'images. Il n'en est rien et la qualité reste uniforme de bout en bout. Le Blu-Ray apporte ici un avantage indéniable quant à la qualité de l'image de par sa compression optimum.
Les pistes sonores sont d'un niveau presque équivalent à celui de l'image. Les amateurs de VO pourront savourer un DTS-HD 7.1 de toute beauté, qui se révèle totalement immersif. Le mixage est parfait à tous points de vue. Utilisant toute les ressources d'un home cinéma, Sky Crawlers nous propulse vers le ciel dans la fureur des combats, tandis que les enceintes crachent avec véracité le bruit des moteurs. Les scènes plus calmes ne sont pas en reste et l'on se retrouve dans le paysage sonore au cœur même de l'action. La piste française n'est proposée qu'en DTS-HD 5.1 et est en très léger retrait par rapport à son homologue japonaise. Immersive à souhait grâce à une bonne spatialisation, elle pèche cependant par un très léger déséquilibre due à une trop grande mise en avant des voix. Ce défaut n'est cependant pas rédhibitoire et l'on peut savourer des combats aériens dantesques. Le vrombissement des moteurs à piston que le caisson de basse rend plus que vivaces succède alors au délicat souffle d'une brise nocturne. Le travail des acteurs français fait jeu égal avec celui de leurs homologues japonais et les deux versions sont dignes d'intérêt.
Entretien avec Mamoru Oshii (15mns17)
Ce sujet, bien que relativement court, nous fait rencontrer le réalisateur qui nous livre ici sa vision de Sky Crawlers. Il développe de manière intéressante l'esprit qu'il a voulu insuffler au film ainsi que l'univers qu'il a façonné. Ses propos poncutés d'extraits du film et d'images issues des character sheets (qui définissent les différents éléments pour les dessinateurs) donnent aux spectateurs la possibilité de mieux apprécier Sky Crawlers.
Lors de cet entretien, le réalisateur nous confie quelques informations comme l'origine très canine des pseudonymes des personnages, mais également d'autres éléments. Ce court reportage condense ce qu'aurait pu être une piste de commentaire audio par Mamoru Oshii Tous les éléments que l'on découvre ici donneront un nouvel éclairage au film lors d'un second visionnage.
Les recherches d'animation du film (31mns51)
Ce deuxième bonus est intéressant à plus d'un titre. Les images nous permettent de suivre toute l'équipe créatrice lors d'un voyage de collecte d'informations en Pologne, le réalisateur ayant très tôt voulu que le film se déroule dans une Europe alternative.
Le spectateur remarquera l'origine des décors et de certain détails que l'on retrouve dans le film. On appendra beaucoup de la méthode de travail de Mamoru Oshii, filmé et interrogé lors de ce voyage. En effet, ce dernier ne prend que très peu de photos, préférant travailler de mémoire, ce qui laisse alors ressortir ses sentiments. Toutefois ses collaborateurs prennent de nombreux clichés jusqu'à immortaliser de simples prises de courant, souvent sous les conseils du réalisateur. Et même lors des moments de détente, l'inspiration reste présente comme pour le bowling - où l'on pourra voir le niveau de jeu de Mamoru Oshii. Les idées et impressions sont perpétuellement prises en compte. On se rend compte alors du travail de documentation que représente un film d'animation qui se veut proche du réel. Après ce documentaire, une foule de détails du film paraîtront encore plus vivants.
Les effets sonores et d'animation du film (32mns)
Le dernier bonus nous fait découvrir la rencontre de deux mondes que sont l'équipe du studio I.G et celui du studio Lucas Art. En effet, c'est au Lucas Ranch que fut réalisée la bande sonore du film. Mamoru Oshii, dont les idées sont souvent très précises quant aux différents éléments qui composent ses films, explique les raisons qui l'on poussé à se rendre aux USA pour faire réaliser les effets sonores de Sky Crawlers. Il est intéressant de voir lors de ce sujet le regard que chacun porte sur le travail de l'autre.
L'échange semble d'ailleurs le maître mot du réalisateur qui attend de ses collaborateurs qu'ils apportent un peu de leurs âmes dans leur travail. Malgré tout, Mamoru Oshii apprécie les sollicitations de leur part, jouant en leur répondant le rôle de capitaine de navire. On rencontrera au cours de ce sujet le compositeur Kenji Kawai qui nous livrera un peu de ses impressions sur sa relation de travail avec le réalisateur.
Lors de la séance de sélection des seiyuu, on peut se rendre compte que le choix d'une voix n'est pas si simple que cela et que les réunions de délibération peuvent durer plusieurs heures. Les acteurs des rôles principaux, qui sont des comédiens connus tels que Rinko Kikuchi, Ryo Kase, Sôsuke Tanihara ou encore Chiaki Kuriyama, livrent ensuite leur jugement sur leurs personnages respectifs. Il est amusant de noter que tous les intervenants japonais restent humbles quant à leur travail, trouvant souvent leurs prestations non abouties.