C'est peu dire qu'on s'attendait à mieux. En effet, sachant que l'éditeur n'offre aucun supplément, on espérait un transfert optimum. Hélas, on constate de sensibles mais perfectibles défauts techniques. 3h10 pour Yuma est un film comprenant de très nombreuses scènes nocturnes et crépusculaires, et durant ces séquences, la compression manque nettement de précision, notamment lors des déplacements rapides des personnages. Au moment où les comédiens se trouvent assis au coin du feu, le niveau se relève grâce à l'aura ambrée et chaude de la source lumineuse. Passés ces défauts, les noirs retrouvent une densité plus qu'acceptable bien que les visages des acteurs apparaissent parfois confus, le piqué manquant bigrement de finesse. Heureusement que les scènes d'extérieur mettent en valeur le soleil de plomb perché au-dessus de la tête des personnages ! Les contrastes à dominante ocre et glaise sont fabuleux et relèvent nettement l'ensemble passable des scènes nocturnes. On note tout de même une granulation certes dérisoire mais néanmoins perceptible sur le ciel immaculé. Au final on aurait désiré un pressage plus appliqué et un rendu plus harmonieux.
Attention à la jaquette mensongère qui indique une piste stéréo pour chaque langue et une piste DTS pour la version originale ! Nous avons beau chercher sur toutes les pistes, nous ne trouvons que la piste française en DTS 5.1. Mais évoquons d'abord la DD 5.1. anglaise, en tous points formidable avec son mixage carabiné (quoi de plus normal pour un western...). Dès le titre du film, le spectateur est immergé au milieu d'ambiances diverses et variées (mention spéciale au vent et au galop des chevaux) soutenues par une utilisation intense du caisson de basses. La superbe composition de Marco Beltrami trouve à travers ce mixage une éclatante spatialisation profitant d'une ouverture optimale des enceintes frontales et latérales. Les dialogues ne sont pas en reste avec une dynamique et une fluidité remarquables sur le canal central. A ce titre, la version française DD 5.1. est similaire à son homologue anglaise et on serait même tenté de dire qu'elle la surpasse en ce qui concerne les effets surround, encore plus saisissants. Revenons une dernière fois sur la DTS française qui enfonce le clou de l'efficacité lors de la scène de l'attaque du fourgon blindé (8ème minute) et lors de l'assaut final où la musique atteint un paroxysme exacerbé.
Pas même une bande-annonce !