Armés de deux caméras numériques, les réalisateurs se tiennent au plus près des personnages à la manière d'un documentaire, quitte à proposer souvent une image floue. Certes ce master SD restitue fidèlement les conditions brutes de prises de vue mais l'ensemble n'est guère soutenu par une compression médiocre et la mise au point laisse parfois sérieusement à désirer notamment durant les séquences nocturnes au bruit vidéo nettement plus marqué. Bien que d'origine, ce manque de définition entraîne un grain parfois persistant mais jamais ennuyeux, tandis que la clarté n'est au contraire jamais prise en défaut sur les scènes diurnes. Les couleurs sont ternes, grisâtres, et les éclairages naturels (un lampadaire par ci, un néon par là) n'arrangent rien quant à la médiocrité du piqué.
Passons rapidement sur la piste française stéréo qui essaye d'insuffler un semblant de naturel sans jamais y parvenir. Un choix immédiatement oubliable puisqu'elle ne parvient même pas à rendre la moitié de l'ardeur exsudée par la version originale stéréo. Cette dernière est également proposée en 5.1 qui ne distille en tout et pour tout que quelques ambiances limitées de rues rapidement facultatives. Quitte à choisir optez pour la stéréo originale qui conjugue l'efficacité des dialogues avec une remarquable balance des avants gauche-droite, avec les effets parfois pétaradants comme une virée en boite de nuit ou de règlement de compte.
Présentation du film par Serge Kaganski (2min17)
Journaliste cinéma aux Inrockuptibles, Serge Kaganski propose une introduction sommaire du film en évoquant l'accueil triomphal, critique et public, ainsi que les thèmes abordés par Ajami, avec l'impression d'avoir déjà entendu les mêmes arguments partout lors de sa sortie en salles, mais surtout en tombant directement dans la paraphrase inutile.
The Aljazeera Fabulous Picture Show (12min11)
Lors d'une projection d'Ajami, les réalisateurs Scandar Copti et Yaron Shani présentent le film et viennent à la rencontre des spectateurs afin de répondre aux questions. Malgré le côté superficiel de l'ensemble (une bimbo improbable anime la soirée) nous retenons quelques propos sur le travail des comédiens non-professionnels et du tournage proprement dit (tout le film a pratiquement été tourné à deux caméras, en une seule prise afin de garder un maximum de sincérité à l'écran, le tout illustré d'images provenant des ateliers de création où les réalisateurs les faisaient répéter.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min51).