Le chef d'oeuvre de Mike Leigh est véritablement chouchouté par l'éditeur qui offre pour l'occasion un master SD absolument splendide, mettant en valeur la riche colorimétrie (caractérisant chaque saison de l'année) de la photo signée Dick Pope, fidèle collaborateur de Mike Leigh (Be happy, Vera Drake, Secrets et mensonges), ainsi qu'un piqué incroyablement ciselé. Si la définition est sensiblement moins aiguisée sur les séquences moins claires, l'image demeure magnifique, le cadre large offre un lot de détails confondants sur tous les plans pour le support, la clarté est de mise, les matières sont palpables et les contrastes éminemment léchés. Ce DVD prouve que le support a encore de beaux jours devant lui.
Comme pour l'image, l'éditeur propose ici une écoute de fort bonne qualité avec une délivrance ardente des dialogues, que vous optiez pour la version originale ou la piste française que l'on qualifierait presque de facultative. Diaphana ne lésine pas sur les moyens et offre deux stéréo et deux Dolby Digital 5.1 tout aussi percutants dans leur genre respectif. Pour les deux premières, la dynamique est indéniable, les voix des comédiens possèdent un relief probant assez rare pour être signalé et l'ensemble demeure d'une homogénéité confondante que ce soit en français ou en anglais. Malgré cette indéniable qualité acoustique, les deux DD 5.1 enfoncent le clou avec une ampleur musicale enivrante marquée par un usage brillant des surround. Cette spatialisation exsude de superbes ambiances naturelles sur les séquences extérieures (la pluie, le vent), tandis que les dialogues s'avèrent particulièrement précis et remuants sur l'enceinte centrale. Même si les scènes se déroulant en intérieur reposent évidemment sur la balance frontale, la version originale 5.1 demeure la piste à privilégier, même si les latérales révèlent une activité surround plus étoffée.
Entretien avec Mike Leigh (13min30)
A l'occasion de la sortie du film en France en décembre 2010, Mike Leigh a profité de son petit séjour à Paris pour y parler de la façon dont il perçoit et aborde aujourd'hui le cinéma tout en évoquant longuement son travail et sa collaboration avec ses comédiens. C'est sans surprise que le réalisateur déclare que le casting est pour lui la partie essentielle de son cinéma et que les comédiens qu'il dirige "doivent être intelligents, mus par un amour sincère envers le monde qui les entoure, devant se transformer et avoir le sens de l’humour…ce qui limite considérablement les comédiens avec lesquels je peux travailler et ce qui explique que je leur demeure fidèle de film en film". Cette interview drôle, dynamique, constructive et instructive, permet d'en savoir plus sur les méthodes de travail d'un des plus grands réalisateurs anglais contemporains dont la bonhomie n'a d'égal que son immense talent. En revanche, n'attendez pas quelques explications de l'intéressé sur la scène ultime du film, Mike Leigh refusant catégoriquement de commenter et de donner quelques pistes que ce soit quant à sa signification ou quant à l'avenir du personnage de Mary. Tout ce qu'il se permet de dire c'est que rien n'a été laissé à l'improvisation. On oubliait de dire que Mike Leigh est un petit malin.
Regard sur le film, par Olivier Père (10min59)
Journaliste, critique de cinéma et directeur artistique du Festival du film de Locarno, Olivier Père propose ici une analyse pertinente d'Another year en se penchant sur le côté plus négatif du couple principal incarné par Jim Broadbent et Ruth Sheen, dont le côté accueillant, positif et attentionné a selon lui trop longtemps occulté une part plus condescendante voire presque méprisante des deux individus, envers notamment le personnage de Mary. Visiblement adepte de Mike Leigh et de son dernier opus qu'il considère comme l'un des sommets de sa carrière, Olivier Père en profite également pour énumérer les thèmes du film (le malheur, la souffrance, l'aliénation et la dépendance aux autres) tout en commentant brièvement le prologue et l'épilogue d'Another year.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (1min39) ainsi qu'un lot de teasers issus du catalogue de l'éditeur.