Pour la première fois présenté en version remasterisée Haute Définition, Le Gendarme de Saint-Tropez peut se targuer de montrer un lifting réussi de la part de l'éditeur M6 Vidéo. Pour la première fois sorti chez TF1 Vidéo en DVD-9 puis ressorti chez M6 en 2005 dans un nouveau master mais inexplicablement en DVD-5 (simple face, simple couche), M6 rectifie le tir deux années après en présentant la plus belle version et sans nul doute définitive du film disponible à ce jour. Le film débute dans un très beau noir et blanc (pour les cinq premières minutes), lumineux (un peu trop ?) et lisse, le grain connu de toutes les rediffusions télévisées ayant disparu sous le « scalpel » numérique.
Nouvelle édition M6 Vidéo : N&B lumineux
On est heureux de redécouvrir le film qui s'offre ainsi une nouvelle jeunesse. Les quatre premiers films bénéficient du Cinémascope. Une fois le film en couleurs, on remarque quelques légères imperfections qui subsistent au bord du cadre ainsi qu'une « brûlure de cigarette » subliminale mais bien présente et qui semble avoir échappé à la restauration.
Précédente édition : raccord de montage visible sur le coin supérieur droit de l'image
Ne faisons pas la fine bouche. Les gros plans sont étonnants de précision et les yeux de Fufu retrouvent tout leur éclat. C'est d'ailleurs le point fort de cette nouvelle édition : l'accent a été mis sur les couleurs made in sixties avec une dominante de couleurs vives (bleu, vert et rouge scintillant). Même si le rouge est à la limite de la saturation, la palette de couleurs est aidée par une compression invisible et des contrastes idéalement gérés. Ajoutez à cela un master dépourvu d'artéfacts (quelques légères taches blanches persistent) et vous obtenez la plus belle copie à ce jour faisant oublier la précédente de l'éditeur qui était moins nette, plus terne, tremblante, parfois trouble, que celle sortie chez TF1. L'étalonnage présentait également quelques déséquilibres qui sont aujourd'hui réparés.
Ancienne édition
Nouvelle édition
Ancienne édition : une image trop contrastée et manque de détails flagrant
Nouvelle édition : luminosité et précision dans les gros plans
LE GENDARME A NEW YORK : 16/20
Comme tous les autres films de la saga, la copie présentée a été remasterisée en haute définition. On a peur en voyant le grain et le fourmillement de la première image mais on est vite rassuré. Nous sommes devant un master très propre et lumineux loin de la granulation persistante de la diffusion télévisée habituelle. La restauration se fait encore plus ressentir que pour le premier film et ce malgré une compression un poil plus hésitante. Le point fort de la restauration est encore une fois les couleurs, plus pêchues et vives (le rouge pétille de mille feux) pour les scènes en extérieur, peut-être un peu trop parfois car tirant les visages vers le rose. Les gros plans se montrent eux plus nets. En ce qui concerne les scènes d'intérieur, les couleurs paraissent plus ternes, parfois même un peu délavées. Cela s'arrange dans la deuxième partie du film avec un rééquilibre satisfaisant. Globalement, la restauration s'avère réussie même si on pouvait s'attendre à mieux quand on regarde le splendide travail effectué sur d'autres films plus anciens par le même éditeur.
Précédente édition : des contrastes une fois de plus trop poussés
Nouvelle édition : les visages retrouvent un aspect plus naturel
Précédente édition : l'arrivée à NY semblait se faire sous un ciel orageux
Nouvelle édition : la Statue de la Liberté brille de ses plus beaux atours
LE GENDARME SE MARIE : 15/20
Légèrement plus récent que Le Gendarme à New York, on s'attendait à une légère amélioration de l'image du Gendarme se marie mais que nenni. La qualité technique est équivalente au film précédent à savoir une excellente impression d'ensemble, un master relativement propre (quelques tâches blanches perdurent) et minutieusement restauré (la granulation est passée à la ponceuse !). En revanche, la compression se fait curieusement plus ressentir que dans les éditions des premiers films particulièrement lors des balayages caméra (voir le travelling présentant l'équipe au début du film). Le mélange de couleurs à plat (le vert de la gendarmerie, le rouge et le bleu des vêtements) qui ne ressortaient pas forcément dans les années 60 ont une légère tendance à la saturation et ce à cause de la restauration et de la luminosité un peu trop accentuée. Les visages ont perdu la rosacée qui leur faisait défaut pour Le Gendarme à New York mais ne se révèlent pas aussi nets et détaillés que pour Le Gendarme de Saint-Tropez. De ce fait, les scènes d'intérieur s'avèrent techniquement plus faibles que les scènes en extérieur. Autre scène significative de la restauration : celle dite à effets spéciaux où Cruchot prend la grosse tête. De mémoire, la scène était beaucoup plus contrastée voire sombre et surtout très granuleuse. M6 Vidéo rectifie le tir et l'étalonnage est ici corrigé. Impression finale : légère déception même si la copie proposée est une fois de plus la plus belle à ce jour.
Précédente édition : image retravaillée en post-production, luminosité plus poussée
Nouvelle édition : étalonnage rééquilibré
Précédente édition : image désuète
Nouvelle édition : les couleurs retrouvent leur éclat et gain d'image sur la droite
Ancienne édition M6 Vidéo
Nouvelle édition : on gagne en luminosité et en image
LE GENDARME EN BALADE : 14/20
Si le Gendarme est en balade alors les scènes extérieures sont nombreuses. Le point fort des éditions Haute Définition des trois premiers films devient ici le point faible. Les teintes ne font pas vraiment naturelles, les visages tirent un peu trop à notre goût sur le rose y compris dans les scènes ensoleillées. Le transfert reste malgré tout propre, un peu trop lumineux, les poussières vues sur l'ancien master ont été effacées et la compression reste trop imparfaite. Le film débute par un plan aérien qui prévoit le pire mais l'image se stabilise dès l'entrée dans le bureau de Cruchot. Les scènes d'intérieur sont trop contrastées et les transparences des scènes dites de « la dodoche » restent granuleuses et sombres. Le ciel varois n'est guère resplendissant. Du point de vue technique, la copie demeure la moins belle de cette nouvelle édition. Même si elle est inférieure aux autres opus, cette édition s'en sort finalement mieux que l'ancienne d'M6 et la copie n'est quand même pas dépourvue de qualités.
Précédente édition
Nouvelle édition
Précédente édition : légère ombre planant sur les personnages
Nouvelle édition : le soleil éclaire les personnages
Précédente édition
Nouvelle édition : luminosité trop poussée à tel point que l'arbre parait défraîchi
LE GENDARME ET LES EXTRA-TERRESTRES : 17/20
Voici une superbe restauration faisant oublier les artéfacts de compression aperçus lors la dernière édition. M6 Vidéo a comme bien souvent mis le paquet et la copie est tout simplement belle, lisse et la plus admirable à ce jour. Comme si le film avait été tourné récemment alors qu'il accuse presque trente ans au compteur. Le master a été poli faisant éclater la chaude lumière de Saint-Tropez et les nombreuses scènes nocturnes sont d'une profondeur inespérée. L'équilibre entre scènes diurnes et nocturnes, intérieures et extérieures est excellent de maîtrise. Evidemment, quelques légers fourmillements inhérents au film apparaissent de-ci de-là mais la granulation dont on se souvient tous et qui faisait ressortir les effets spéciaux, notamment lors de l'apparition de la soucoupe volante, se fait maintenant à peine ressentir.
Précédente édition : plan à effets spéciaux aujourd'hui complètement daté
Nouvelle édition : étalonnage rééquilibré, le grain a disparu
Le vert prédomine (les murs de la gendarmerie) dans la photo et jamais la Méhari de la gendarmerie n'a été aussi étincelante ! On appréciera cette lumière parfois argentée idéalement mise en valeur par l'éclat et le piqué de l'image. Après la copie la moins réussie du Gendarme en balade, voici la plus belle de tous les épisodes.
Précédente édition : l'image fait penser à un vieux feuilleton aux couleurs tristes
Nouvelle édition : les couleurs retrouvent leur éclat naturel et l'image gagne en luminosité
Précédente édition
Nouvelle édition
LE GENDARME ET LES GENDARMETTES : 16/20
Encore une fois saluons le travail effectué par l'éditeur qui nous gâte en offrant aux spectateurs la plus belle copie du film bien que l'ancienne édition d'M6 n'était pas dépourvue de qualités. La remastérisation se ressent surtout au niveau du grain beaucoup plus lisse. La dominante y est verte (les murs de la gendarmerie) et le pressage de fort belle tenue pour le film le plus récent de la saga. Les plans aériens d'ouverture sont superbes et l'image lumineuse. Néanmoins, l'image du Gendarme et les extra-terrestres paraissait plus naturelle, plus fluide et mieux équilibrée. On a parfois l'impression de regarder un épisode de Sous le soleil par sa lumière sensiblement artificielle.
Précédente édition : légère teinte rose
Nouvelle édition
Précédente édition : couleurs sensiblement délavées
Nouvelle édition: teintes plus naturelles
LE GENDARME DE SAINT-TROPEZ : 14/20
Lors de sa première sortie chez TF1 vidéo, il existait une piste remixée 5.0. Arkamys peu convaincante et non reprise lors de la première ressortie chez M6 vidéo. Heureusement, le présent éditeur ne propose pas un remixage aberrant et a su conserver la piste mono d'origine. On déplore cependant une légère saturation et des dialogues qui restent sourds tout du long. Quelques grésillements minimes (l'ancienne édition saturait beaucoup plus) n'entachent cependant pas l'écoute des dialogues. La piste sonore reste linéaire durant plus d'1h30, dialogues, chansons et musique sont du même niveau. Vous aurez beau augmenter le volume à fond, vous ne risquez pas de faire trembler les murs et d'embêter vos voisins. L'écoute reste agréable, aucun souffle ne vient parasiter l'ensemble et de toute façon, on n'en attendait pas plus.
LE GENDARME A NEW YORK : 14/20
La piste mono semble équivalente à celle du premier film mais l'ensemble est souvent parasité par un souffle et une saturation chroniques. Les quelques grésillements ont en revanche disparu et l'ensemble est plus dynamique en terme d'effets. La musique de Raymond Lefèvre retrouve une nouvelle jeunesse lors du générique du début où la fanfare et la sirène du France réveillent quelques basses. C'est lors du pastiche de West Side Story et de la chanson interprétée par Geneviève Grad Les Garçons sont gentils que les enceintes seront le plus souvent mises à contribution avec la partition musicale à l'avant et des basses relativement correctes. Les dialogues sont certes suffisamment distincts mais toujours aussi sourds. On est loin de la réussite audio des éditions StudioCanal de La Grande Vadrouille et du Corniaud et même de la trilogie Fantômas disponible chez Gaumont. A noter que les sous-titres français sont imposés lors des dialogues en anglais.
"La langue entre les dents !"
LE GENDARME SE MARIE : 16/20
En ce qui concerne la piste mono on est conquis ! Dès les premières notes du thème principal signé toujours Raymond Lefèvre, les enceintes délivrent une dynamique inattendue avec des basses inespérées. Les effets divers foisonnent (jusqu'aux cigales) ne couvrant jamais les voix, plus intelligibles qu'auparavant, des comédiens. Le Gendarme se marie regorge de musiques variées (le compositeur suivant la mode), de la valse en passant par le Cha-cha-cha ou la musique pop et psychédélique de la boîte de nuit, idéalement dispensée par les enceintes. Quant aux cris de Fufu et de sa bande, plus aucune saturation, plus aucun grésillement ou autre souffle irritant ne sont à déplorer. Nous sommes devant une piste sonore idéale, un mono optimal.
LE GENDARME EN BALADE : 15/20
A l'image, ou plutôt à l'oreille devrait-on dire, la piste reste équivalente à celle du Gendarme se marie si ce n'est des dialogues un peu plus sourds. La piste mono reste claire et parfaitement audible et les basses font parler d'elles au moment de la scène de la fusée. La musique de Raymond Lefèvre, plus présente que dans tous les autres épisodes, profite d'une bonne ouverture des enceintes.
LE GENDARME ET LES EXTRA-TERRESTRES : 16/20
Oubliez la piste artificielle Arkamis de l'ancienne édition TF1 pour redécouvrir une véritable piste mono d'origine digne de ce nom. Les dialogues n'ont jamais été aussi clairs et les effets proposés sont aussi divers que surprenants. Les basses sont même de la partie (dans la limite d'une piste mono bien entendu) lors de l'apparition de la soucoupe volante et du thème flippant de Raymond Lefèvre, Rencontre du Quatrième type. Idem pour les bruits de rayons lasers, des carcasses qui sonnent creux et des décollages de la soucoupe.
LE GENDARME ET LES GENDARMETTES : 15/20
Compte tenu de l'âge plus récent du film, la musique de Raymond Lefèvre est dynamique mais les dialogues légèrement en dessous par rapport au précédent film, Le Gendarme et les Extra-Terrestres. La piste mono d'origine est convaincante, sans grands effets certes, mais sachant distiller quelques effets de bon aloi. On en demandait pas plus du moment que les cris de Fufu sont suffisamment stridents ! Les dialogues sont de temps en temps accompagnés d'un écho mais rien de vraiment méchant.
DVD 1
FACE A
Films-annonces en version française (sous-titres français pour sourds et malentendants disponibles), allemande et anglaise (3min04, 2min51, 3min04). A noter que les scènes contenues dans le film annonce sont issues de prises alternatives et différentes de celles gardées au montage final.
FACE B
LE GENDARME A NEW YORK
Films annonces en version française (sous-titres disponibles pour sourds et malentendants), allemande et anglaise. Il s'agit encore une fois de prises alternatives à celles gardées au montage final. On aperçoit d'ailleurs la brigade aux pieds de la Statue de la Liberté, qu'on ne fait qu'apercevoir au moment de leur arrivée à New York.
DVD 2
FACE A
Bande-annonce (2'48) et teaser (47 secondes) en version française (sous-titres français pour sourds et malentendants disponibles) avec cette fois encore des prises alternatives, légèrement différentes de celles gardées au montage final. Films-annonces en version italienne (3'39), allemande (2'35) et anglaise (2'48).
FACE B
Films annonces en version française (sous-titres français pour sourds et malentendants disponibles), allemande et anglaise... comme toujours avec des prises alternatives.
DVD 3
FACE A
LE GENDARME ET LES EXTRA-TERRESTRES
Deux films annonces identiques, un en français (sous-titres français pour sourds et malentendants disponibles) et l'autre en version anglaise « The Spacemen of Saint-Tropez ». Cette bande-annonce propose des plans, effets sonores et visuels différents du montage final.
FACE B
LE GENDARME ET LES GENDARMETTES
Film-annonce en version française (sous-titrée pour sourds et malentendants) et anglaise (3'05).
DVD 4
FACE A
Documentaire inédit Louis de Funès intime (2007) disponible également à l'unité. Retrouvez le test complet en un clic et la critique du documentaire en cliquant sur ce lien.
FACE B
La Saga des Gendarmes (50min10)
L'éditeur reprend le même documentaire disponible sur le précédent coffret M6 Vidéo (2005) réunissant toute la saga de Jean Girault. Evoquer 18 ans de cinéma et 6 films en à peine une heure est insuffisant mais il serait bien dommage de bouder ce segment réalisé par Jean-Paul Girbal en 2005 tant celui-ci regorge de surprises, d'anecdotes en tous genres, de souvenirs de tournage et surtout des témoignages de Michel Modo (Berlicot), Richard Balducci (créateur des personnages et scénariste), Christophe Lemaire (journaliste cinéma), Patrice Laffont (jeune premier dans le premier film) et surtout l'adjudant Gerber, Michel Galabru. Pour une fois on ne croule pas sous les abondantes images tirées des films comme c'est habituellement le cas pour ce genre de documentaire rétrospectif.
Comment tout a commencé ? Comment travaillait « la bande à Fufu » à savoir Jean Girault, Jacques Vilfrid et Richard Balducci ? Comment l'immense succès du premier film les a pris par surprise ?
Michel Galabru, 83 ans au compteur, parle de Jean Girault, un homme timide, réservé et très agréable, qui ne se fâchait jamais et qui se mettait au service de ses acteurs et notamment au service de la folie de de Funès. L'acteur revient sur sa complicité à l'écran et dans la vie avec son partenaire. Michel Modo se souvient de Girault comme d'un grand monteur et « mécanicien du rire » talentueux. S'il y a bien quelqu'un qui manque dans ce documentaire c'est Claude Gensac. On aurait aimé avoir le témoignage de l'actrice, aujourd'hui âgée de 80 ans, qui a eu Fufu pour partenaire une dizaine de fois à l'écran. De même pour celle qui restera à jamais Nicole Cruchot, Geneviève Grad. Agée de 20 ans à l'époque, l'actrice quitte définitivement le monde du cinéma en 1984 pour s'occuper de son fils. Sa dernière interview remonte à 1993 où elle évoquait son travail en tant qu'assistante de production pour TF1, ses activités d'antiquaire et sa nouvelle vie où elle participe activement à la vie culturelle de la ville de Vendôme. On évoque ensuite Jean Lefebvre, inoubliable Fougasse, qui s'est fait également connaître avec Le Gendarme de Saint-Tropez. S'il n'a pas tourné dans les deux derniers films de la saga c'est à cause d'exigences financières et scénaristiques. Ayant tenu des propos sévères envers Louis de Funès, le producteur ne voulait plus de lui.
Le portrait qui est dressé de Louis de Funès par les intervenants du documentaire est largement plus intéressant que le film pompeux et mal réalisé disponible en supplément, Louis de Funès intime. On y évoque ici l'acteur toujours respectueux qui ne tirait jamais la couverture à ses partenaires. Il avait un don unique pour caricaturer l'espèce humaine, une âme d'enfant inimitable, un caractère perfectionniste ne laissant aucune place à l'improvisation (chaque mimique était soigneusement pensée et travaillée) et multipliant les prises afin d'obtenir le résultat escompté. Derrière le professionnel, l'homme était d'une grande timidité et avait toujours peur de ne pas réussir à faire rire. « Un trac étonnant l'a poursuivi toute sa carrière », selon ses amis comédiens.
Ce qui a contribué au succès des six films de la saga est sans nul doute la musique de Raymond Lefèvre. Le compositeur, né en 1929, n'a signé aucune musique de film depuis 1982 avec Le Gendarme et les Gendarmettes. Il se remémore le travail avec Jean Girault rencontré pour Faites sauter la banque en 1963. La célèbre Marche des Gendarmes a été créée en référence au thème du Pont de la Rivière Kwaï, écrite et enregistrée au mois d'août pour la sortie du film prévue début septembre 1964. On suit avec plaisir les propos de Raymond Lefèvre passant en revue près de vingt ans de courants musicaux et ses créations (dont Entrecôte story, pastiche de West Side Story dans Le Gendarme à New York). Les films traversaient différentes modes musicales et Lefèvre se devait de s'adapter au twist, au cha-cha-cha, au mambo, puis à la musique pop et à l'utilisation des synthétiseurs pour évoquer une musique « extra-terrestre » dans le cinquième épisode en 1978.
La dernière partie du documentaire est consacrée au tournage du dernier film, Le Gendarme et les Gendarmettes en 1982. Galabru parle de son partenaire diminué physiquement et constamment surveillé par un médecin. Jean Girault était lui aussi dans un état épouvantable. Seulement âgé de 58 ans, sa santé se dégradait sous les yeux des acteurs et meurt peu de temps après d'une tuberculose. Le tournage sera interrompu et son premier assistant Tony Aboyantz reprendra le flambeau. Louis de Funès meurt le 27 janvier 1983, deux mois après la sortie du film.
S'il y a bien une chose que l'on regrette avec ce documentaire, c'est sa trop courte durée. On aurait voulu en apprendre encore plus mais il est indéniable que l'on ressent une énorme nostalgie en écoutant ceux qui ont su nous faire rire et que les nouvelles générations découvrent à leur tour.
Le Cinéma à Saint-Tropez (2007, 52min02) : documentaire inédit en Haute définition écrit et réalisé par Jacques Viallon
Avec : Jean-Michel Couve (député maire), Laurent Pavlidis (historien), François Coppola (ancien adjoint au maire), Miguel Riffaud (historien local du cinéma), Georges Lautner et Laurent Heynemann (réalisateurs), Tonya Kinzinger (actrice).
Ce documentaire retrace l'histoire du petit port de pèche le plus connu du monde, devenu une retraite pour les stars venues des quatre coins du monde dont la plus emblématique demeure Brigitte Bardot. Très vite, le monde du cinéma s'est amouraché de Saint-Tropez et Jacques Viallon nous propose une rétrospective des films qui ont su rendre ce petit village si célèbre : Et Dieu... créa la femme de Roger Vadim fait définitivement connaître Saint-Trop' même dans les coins les plus reculés. A travers une petite balade dans ses quartiers les plus renommés (la Place Blanqui où se trouve la gendarmerie du film, le port), des extraits et des photos de films célèbres ou méconnus, des habitants, des politiques ou des commerçants (la propriétaire du bar Le Gorille) du village racontent la légende, la notoriété de la presqu'île et des anecdotes de tournage qui s'y sont déroulés. Proches des studios de la Victorine à Nice où seront tournés les intérieurs du premier Gendarme, Saint-Tropez attire très vite les réalisateurs par son côté exotique. C'est le cas de Norbert Carbonnaux qui réalise en 1953 Les Corsaires du Bois de Boulogne mettant en scène Raymond Bussières et Denise Grey et dans un rôle secondaire, celui qui restera l'acteur le plus célèbre de Saint-Tropez, Louis de Funès. A l'aube des années 60, le village devient une marque à part entière.
Dans la seconde partie, le spectateur aura le plaisir de retrouver de nouveaux entretiens avec Michel Modo (Berlicot) et Christian Marin (Merlot) qui manquait cruellement dans le documentaire La Saga des Gendarmes réalisé en 2005. 1964, un petit film français réunit près de 7,8 millions dans les salles obscures : Le Gendarme de Saint-Tropez inscrit définitivement le village dans toutes les mémoires. Même si quelques anecdotes de Michel Modo font écho à celles déjà entendues dans l'autre documentaire, on en apprend encore un peu plus sur sa collaboration avec son célèbre partenaire Guy Grosso (Tricard, mort en 2001). Avec nostalgie, ils se remémorent l'ambiance du tournage de la série. La gendarmerie du film aujourd'hui classée monument historique est le lieu le plus photographié de Saint-Tropez. Au rez-de-chaussée s'y trouve un petit musée consacré aux gendarmes les plus connus de France, aux étages supérieurs se trouvent des archives de la ville.
Au delà des Gendarmes, la Nouvelle Vague s'empare de Saint-Tropez avec La Collectionneuse d'Eric Rohmer en 1967. Parmi les autres films les plus connus ayant pour cadre Saint-Tropez citons Le Viager, La Scoumoune, Bilitis, La Cage aux folles, les films de Max Pécas (On se calme et on boit frais à..., Deux enfoirés à...), L'Année des méduses, La Vieille qui marchait dans la mer. Les commerçants, les politiques et les habitants regrettent la solidarité et la simplicité qui se dégageait de la ville. Aujourd'hui, la bourgade est devenue trop people selon la population locale.
Malgré quelques redondances, ce documentaire est un parfait complément à La Saga des Gendarmes.
En supplément du coffret
Mini album de 36 pages illustré par Sylvain Raggianti retraçant l'aventure du premier film à travers quelques anecdotes reprises des documentaires : l'histoire d'une saga, le casting, des photos et affiches, une fiche technique, des notes de production, les réactions de la presse, des biographies et filmographies et une interview de Richard Balducci.