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The Dictator : Sacha Baron Cohen, Leader Suprême de la comédie ?

Le 05/06/2012 à 18:43
Par
Notre avis
7 10

Après nous avoir fait hurler de rire et pisser dans nos frocs avec ses deux monstres d'humour et de satire qu'étaient Borat et Brüno, Sacha Baron Cohen revient à la pure fiction avec son déjà célèbre dictateur de Wadiya : l'Amiral Général Aladeen. Si l'on peut trouver quelques défauts au film dans sa forme, le fond reste quant à lui toujours aussi jouissif. Et s'il n'est malheureusement pas servi par ce qu'on préfère chez Sacha Baron Cohen - un style faux-documentaire, bien plus satirique - ce Dictator-là reste du pur génie en barre. Découvrez ci-dessous notre critique de The Dictator...


Critique : The Dictator avec Sacha Baron Cohen

The Dictator : Critique

 

Après ses sorties en ville controversées à Cannes, ses vidéos buzz remarquées (comme ses félicitations à François Hollande pour son élection) ou encore son banissement de la cérémonie des Oscars, l'Amiral Général Aladeen, alias Sacha Baron Cohen, n'a plus qu'un spectacle à nous offrir : son film The Dictator. L'Amiral détient les pouvoirs absolus de sa chère République du Wadiya. Dictateur se faisant appeler Leader Suprême depuis l'âge de 6 ans, Aladeen doit répondre aux questions de l'ONU et prononcer un discours sur le territoire américain. Mais sans sa barbe légendaire, c'est une autre affaire ...

 

The Dictator : Critique
Il faut d'abord noter que malgré la courte durée du film (85 mn à peine), The Dictator souffre de petites longueurs. Non pas à cause d'une lenteur dans la progression de l'histoire – le pitch évolue de façon continue et avec un rythme tout à fait adéquat – mais plutôt parce que les 20 premières minutes du film offrent très peu de nouveauté. La faute aux trop nombreuses bandes annonces pour un film si court... Si Sacha Baron Cohen est passé maître dans l'art de nous faire rire continuellement, il manque cependant quelques enchainements limpides dans cette histoire qu'il veut nous raconter. Car plus qu'une succession de blagues et de situations risibles, The Dictator, par sa forme de fiction assumée, prend le risque d'avoir besoin d'un véritable scénario, réfléchit et élaboré dans les moindres détails. Bien que le film soit toujours plus construit que les précédents - pures successions de sketchs excessivement bien ficelées - il peine à trouver de véritables jonctions. On comprend la progression de l'histoire, on comprend l'évolution des personnages, mais il demeure un étrange sentiment de facilité, un étrange manque de subtilité. S'ajoute à ce (léger) défaut, celui d'un scénario dont le schéma a déjà été vu mille fois. Pour n'en proposer qu'une vague idée, on peut donner l'exemple d'un homme et d'une femme que tout oppose ... On aurait peut-être aimé un véritable décalage par rapport aux squelettes des comédies de ces dernières années. Insistons sur le "peut-être", parce qu'il faut avouer que c'est grâce à ce schéma lambda que nous connaissons si bien, que Sacha Baron Cohen parvient à porter notre attention sur autre chose et nous faire rire de bien plus que de l'histoire qu'il raconte.

 

The Dictator : Critique

Bien qu'on ne soit pas là pour ça, quelques rares moments semblent témoigner d'une tentative de mise en scène réfléchie, dans la construction des plans, les différentes façons de cadrer, sublimer ou non le lieu, le personnage, l'atmosphère à l'écran. Ces quelques tentatives donnent un souffle au film des plus agréables, bien qu'il ne soit pas des plus fondamentales. On va voir un Sacha Baron Cohen... pour voir DU Sacha Baron Cohen. Son humour gras, grossier, lourd autant que sa satire corrosive, subversive, décalée, tout est dans The Dictator et on en redemande ! La comédie "lambda" est malgré tout très bien menée, avec des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres, des situations grotesques et loufoques, des dialogues bien écrits. Et Sacha Baron Cohen ne peut évidemment pas s'empêcher de faire rire sans provoquer quelques grincements de dents chez les uns et chez les autres.

Car l'humour et les attaques du Dictator marchent dans les deux sens : le film s'en prend autant au monde occidental avec sa bonne conscience, ses solutions toutes faites, son pseudo-contrôle total, sa peur de l'autre, ses préjugés, son intolérance,… qu'au monde oriental, en la personne du dictateur Aladeen, mysogine, pédophile, antisémite et on en passe. Taxé de raciste par certains, The Dictator, comme Borat ou Brüno à l'époque, dérange par les traits qu'il dépeint. Mais la vérité est toute autre : le capital sympathie de l'acteur humoriste, doublé de son humour corrosif, ni tout à fait naïf, ni tout à fait sérieux, et des ficelles dans la construction du personnage et de ce qui l'entoure, permettent au spectateur de prendre évidemment le parti de ce dictateur ô combien attendrissant. Roi du politiquement incorrect, Sacha Baron Cohen va toujours plus loin, rappelant qu'il veut rire de tout, moins des kazakhs que des racistes, moins des gays que des homophobes, et ici moins d'un « wadyien » que du monde qui l'a créé.


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