La Religieuse portugaise

Le plus fascinant dans La Religieuse portugaise d'Eugène Green c'est la capacité du réalisateur à partager son émerveillement pour la ville de Lisbonne, magnifiquement filmée à travers ses dédales, le regard des chanteurs de fado et des habitants. Là où le bât blesse, c'est au niveau des partis-pris concernant la direction d'acteurs. Les comédiens s'apparentent à des robots avec leurs visages figés fixant la caméra, leurs voix monocordes sans émotions finissent par lasser rapidement et jamais le spectateur ne semble être impliqué dans l'histoire, finalement insignifiante. Malgré tout le respect que l'on peut avoir pour Eugène Green, sa théâtralité des dialogues trop écrits (avec la liaison systématique entre les mots) ne parvient jamais à créer une once d'empathie avec une actrice principale transmuée en une marionnette au final peu attachante.