Low Cost

CRITIQUE DU FILM LOW COST

Après Papa et Casablanca Driver, deux films qui avaient en commun leur finesse et leur tendresse, Maurice Barthélémy revient derrière la caméra avec Low Cost, une comédie satirique sur des français en vacances, coincés dans un avion sur le tarmac d'un aéroport tunisien. Quelque part entre Y a-t-il un pilote dans l'avion (pour le décorum) et Les Bronzés (pour la peinture de la France qui voyage) et doté d'un casting trois étoiles (Jean-Paul Rouve, Judith Godrèche et Gérard Darmon) Low Cost, malgré son titre, avait de nombreux atouts pour être surclassé en première classe, laissant en "éco" le tout venant de la comédie française beaufisante. Hélas, si le film de Barthélémy parvient par moment à nous amener par delà les nuages, il manque aussi de peu le crash en plein vol.

Dès le décollage, un constat s'impose : Low Cost ne manque pas d'originalité. Son postulat de départ et son parti-pris de rester, de bout en bout, dans la carlingue d'un petit Boeing en font une œuvre singulière et rafraichissante. Mieux encore, cette dernière parvient à nous tirer quelques rires grâce notamment à une galerie de personnages idéalement castés (certains seconds rôles sont à mourir de rire) ou des situations joyeusement barrées. Malheureusement, le film perd peu à peu de l'altitude. Plombé par quelques trous d'airs dans un scénario pas assez incisif, Low Cost traverse quelques zones de turbulences. On maudira alors ces quelques running gags un peu balourds et la réminiscence de cet humour "Robin des bois" - qui, s'il a fait ses preuves sur Canal + et au gré des innombrables sketches de la troupe, ne tient pas toujours la route sur l'heure et demie du film pendant laquelle s'enchaînent, parfois maladroitement, quelques séquences trop bavardes aux dialogues inégaux – qui viendront ça et là mettre du plomb dans l'aile à ce voyage qui s'annonçait pourtant sous les meilleurs auspices. On arrivera à bon port, mais avec les pieds engourdis et un petit mal de dos quand même.

Première publication de la critique de Low Cost le 29 avril 2011.