Nosferatu, fantôme de la nuit

Le 03/10/2009 à 18:58
Par Yann Rutledge

Notre avis

8 10 Comme le souligne Freddy Buache sur le disque édité par Gaumont, les Nosferatu de Murnau et de Herzog sont "pareils mais différents". Le réalisateur des Nains aussi ont commencé petits livre effectivement un remake fidèle au chef d'oeuvre de Murnau (même personnages, même structure) tout en y apportant d'une part une espèce de nihilisme romantique toute personnelle, ainsi que d'autre part, sa fascination singulière pour de vastes paysages hostiles, fascination qui traverse de bout en bout son oeuvre, de ses documentaires (Fata Morgana) à ses long-métrages (Fitzcarraldo bien entendu, mais surtout Cœur de verre). Si les paysages montagneux, perdus au milieu de brumes et de nuages, sont époustouflants, ils rappellent la dimension spirituelle des toiles de Caspar David Friedrich. Ils éveillent en nous quelque chose de profondément enfoui, de l'ordre de l'intime. Mais tandis que pour le peintre ses paysages grandioses sont la manifestation de la présence de Dieu, Herzog y démontre l'insignifiance humaine face à la toute puissance des forces naturelles. Dans le même sens, si Murnau faisait triompher les forces du Bien par la lumière de l'aube qui jaillit de la nuit, Werner Herzog atteste de l'existence éphémère de l’homme.
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