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Piranha 3D

Le 31/08/2010 à 12:29
Par
Notre avis
6 10

Délirant, extraordinairement gore et d'un mauvais goût prononcé mais assumé, Piranha 3D assume à 300% son statut de série B en rendant un hommage démonstratif au genre mais en absorbe malheureusement également tous les mauvais tics. Sorti de sa boucherie ambiante, évoluant crescendo jusqu'à un final inondant l'écran de steaks tartares humains, le film n'est pas plus intéressant que ça à suivre. Ça se déglutit néanmoins sans nous rester en travers de la gorge, et c'est déjà pas mal. Mais faites gaffe, il y a peut être une arrête dans le bifteck...

Découvrez ci-dessous la critique de Piranha 3D


Critique Piranha 3D

CRITIQUE PIRANHA 3D

 

Même s'il nous avait passablement déçus avec un Mirrors affreusement soporifique, Alexandre Aja fait partie de ces cinéastes qui, sans chauvinisme aucun, créent toujours un peu l'évènement à chacun de leurs sorties. Ou, en tout cas, suscitent un tant soit peu d'intérêt. D'abord parce qu'il transpire de ses films un amour du cinéma de genre des plus respectueux mais aussi parce qu'il a très souvent conscience des attentes du public d'une génération plutôt fraiche, dont il fait lui-même partie. C'est pour ça que Piranha 3D faisait partie de ces bobines soigneusement guettées du coin de l'œil, lorgnant de manière claire et assumée vers la série B de luxe... Parce qu'en plus, ses produits sont soignés. Alors dans l'absolu, oui, le film répond absolument à tout ce que l'on pouvait en attendre sans la moindre trahison (si l'on excepte la disparition d'un money shot fort de la bande annonce, où un poisson se pose à quelques centimètres du visage de l'héroïne) puisque tous les poncifs du bis bien poussif sont là. Mais paradoxalement, c'est cette fidélité extrême au genre qui empêche finalement le film de s'élever au-delà du gorasse rigolard. En sommes, si bon nombre de séries B étaient sympas mais sans plus, voire pas très intéressantes en dehors des scènes de meurtres, c'est également le cas ici.

 

Critique Critique Piranha 3D

 

Clichés éculés, personnages sans la moindre cote de sympathie et longue mise en place plan-plan sans surprise sont donc au programme, des gimmicks qui font de Piranha 3D un produit plutôt mineur dans le genre, trahissant la démarche maligne du cinéaste français qui préfère s'effacer derrière son produit pour le mettre en avant - une démarche contraire à celle qui prévalait dans ses précédents films. Moins choc, moins perturbant que La Colline a des yeux, moins poseur et moins pompeux que Mirrors... Au moins, on ne nous a jamais trompés sur la marchandise : on baigne en plein dans le n'importe quoi susceptible de justifier la violence la plus cartoonesque possible et délivrant de la bidoche grignotée menue par hectolitre. Parce que si le film est franchement un peu long à se mettre sur les rails, se confondant dans son propre hommage nanaresque, il a au moins pour mérite d'atteindre une certaine apogée dans ses 20 minutes finales, sorte de smoothie géant à base de bimbos charcutées par dizaines. De quoi renvoyer dans les cordes la totalité des Destination Finale réunis.

 

Critique Critique Piranha 3D

 

Dans ce film gore jusqu'au bout des ongles et offrant un certain paroxysme dans les mises à mort tordues (en particulier celle d'Eli Roth), on ne compte plus les cadavres échoués les uns sur les autres, les filles aux nichons énormes auxquelles il manque les jambes, les têtes par-ci, les bras par-là et les cheveux coincés dans des hélices. Piranha 3D délivre ce genre de séquence qui talonne de près le carnage final de Braindead, dont le film pourrait être une sorte de pendant aquatique. Même dans ses scènes les plus oniriques, dont un ballet sous-marin lesbien full frontal sur fond d'Adriana Kohutkova, ou une grosse quéquette malmenée, Aja parvient à s'en amuser de façon débile... Et en 3D, évidemment !

 

 

 

 

Piranha 3D se veut donc un film foufou et artistiquement innocent, se jouant comme une caricature des émois hormonaux (gros seins, lesbiennes, bière, musique à fond les ballons et pistolet à eau). Ce qui est à la fois une preuve d'humilité et une source de légère contrariété car, tout plaisir coupable puisse-t-il être, il ne restera pas comme le meilleur du genre et s'imposera encore moins comme une pelloche mémorable. Tout juste comme un dernier en-cas avant de finir les vacances.

Première publication le 20 aout 2010







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