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Scream 4

Le 05/04/2011 à 16:51
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Notre avis
5 10

Après un démarrage en fanfare qui annonçait un spectacle réjouissant, Scream 4 n'est finalement qu'un slasher moyen de gamme qui aurait parfaitement pu se fondre dans la masse écoulée dans la fin des années 90, avec tout le manque d'inspiration que cela implique. Alors qu'il y avait clairement matière à revigorer la franchise moyennant un peu plus d'ambition, cet opus commet la terrible erreur d'afficher une arrogance crasse envers le genre moderne alors qu'il ne le surpasse même pas. Ce n'était pas nécessaire. Comme le film. Retrouvez ci-dessous la critique du film Scream 4.


Critique Scream 4

CRITIQUE FILM : SCREAM 4

 

Perdu entre le grand retour en fanfare destiné à raviver quelques flammes et le plateau alimentaire qui ne dupe pas grand monde, Scream 4 est surtout la dernière branche à laquelle essaient de s'agripper un metteur en scène un peu largué, un scénariste qui n'avait plus endormi personne depuis des lustres et des acteurs au point mort. Personne n'ignore non plus que, pressé par des frères Weinstein dont le sort dépend lourdement de l'éventuel succès du film, le projet est un peu né dans la douleur et à été mis en boîte rapidement, bon gré mal gré, par des gens qui n'avaient pas nécessairement envie de le faire. Même le scénariste officieux qui a remplacé Kevin Williamson au pied levé ne figure pas au générique, grand bien lui fasse… Sur de pareilles bases, il y avait de quoi attendre le pire et, pour positiver un peu, ce n'est pas le pire. En tout cas, pas pire que Scream 2 ou Scream 3 dont il est plus ou moins un équivalent. Conclusion : s'il est comme le 2 et le 3, il est clairement loin de la chouette et surprenante estocade que fut le premier volet en son temps - avec tout le degré de malice que cela impliquait - et n'est donc foncièrement pas un bon film. Si Scream était essentiellement l'œuvre narrative d'un petit malin qui se montrait respectueux du genre, empêchant ainsi le film d'être énervant, tout en assumant son statut de pastiche, ses deux suites étaient de la marchandise forcée démontrant qu'on ne peut pas être un petit malin tout le temps, et le quatrième… Le quatrième est en fait assez problématique parce qu'il se persuade que le coup d'essai était un coup de maître et tente de le surpasser pour fêter le retour en grande pompe. L'aspect respectueux en moins, si ce n'est pour lui-même…

 

Critique Critique Scream 4

 

Si l'on peut reconnaitre à Scream 4 une qualité indéniable, c'est que ses cinq premières minutes donnent immédiatement envie de voir le reste, tandis que les cinq dernières arrivent presque à nous persuader que l'on a assisté à un spectacle bien mené. Enorme farce (trop ?) lourdement assumée, l'introduction se joue un peu de l'évolution de l'industrie du cinéma horrifique de ces dernières années à travers une mise en abyme, il est vrai, très amusante, même si l'on frôle la parodie. Ça démarre très fort, certes, mais ça cale aussi sec ! Sitôt le titre affiché à l'écran, le film ne rebondira plus jamais avec une pareille énergie et cette intro restera certainement l'une des choses les plus inventives du cinéma de Wes Craven depuis bien longtemps. Même si le mérite en revient davantage à l'écriture qu'à la mise en scène (plate du début jusqu'à la fin, soit dit en passant). Ce qui n'aurait dû être qu'un clin d'œil rigolo se transforme ensuite en un laborieux cheval de bataille destiné à se vendre malhonnêtement en crachant sur les autres. Le gros du discours étant "Tout ce qui se fait depuis dix ans, c'est de la merde et heureusement qu'on revient pour mettre les pendules à l'heure ". Et ce sans rien proposer d'autre en contrepartie, excepté un prétexte bidon sur le mythe des quinze minutes de gloire. On peut même dire que sans les "mauvais films" qu'il souhaite dénoncer, cet épisode n'aurait aucun motif pour exister. Scream 4 distille bien ça et là quelques pointes de cynisme contre lui-même - le personnage d'Anna Paquin est le seul sensé de tout le film - mais ne se gène pas pour recirer ses propres chaussures dans la foulée avec du réamorçage facile. On obtient un film arrogant qui ne soutient qu'à peine ses semblables (Craven qui dénonce le principe du remake, c'est à peu charrié), et c'est moyennement fair-play. Tout ce joli monde  semble quand même avoir oublié que s'il a revigoré le genre en son temps, Scream l'a également tué aussitôt par procuration. D'autant plus que si le film gagnait aisément la sympathie de n'importe qui, ce n'était quand même pas non plus un monument pantagruélique… Et l'on ne parle que du premier. Il faut raison garder.

 

Critique Critique Scream 4

 

En fait, le vrai de problème de Scream 4 réside dans ce postulat : ses créateurs sont persuadés d'être à l'origine d'un incontournable mythe auquel il faut rendre un vibrant hommage, comme il l'avait déjà fait à l'époque pour Halloween, pour ne citer que celui là. Et n'en déplaise aux fans, Scream c'est rigolo, mais d'un point de vue iconique ce n'est ni Freddy, ni Vendredi 13, ni Halloween… Ne cessant de se gargariser à outrance, le film oublie malheureusement d'exister par lui-même et préfère enchaîner les "clichés pour en rire" jusqu'à plus soif, oubliant du même coup de raconter quelque chose. Ses seules ficelles scénaristiques consistent à jouer avec les références et les choses établies dans les films précédents. Du coup, l'objet s'avère un peu balourd à suivre dans ses rebondissements (nuls), dans le traitement de ses personnages (transparents, avec une palme pour Courteney Cox reléguée à la mégère de service), et repose sur une intrigue d'un ennui absolu en accumulant les bourdes comme des perles alors qu'il essaye de donner des leçons. Quinze ans plus tard, les recettes sont décidemment bien trop éculées pour être imposées au premier degré et frisent parfois le ridicule. Malgré ce que le film tente de nous mettre dans le crâne de nombreuses fois pour se rassurer, si la décénnie a changé, les règles n'ont pas bougé d'un iota et demeurent particulièrement désuettes. Craven en est même réduit à essayer de faire peur avec un pot de fleur dans son dernier acte... Ça fait un peu beaucoup et lorsque l'on constate qu'entre les sympathiques cinq premières et cinq dernières minutes se noie presque une heure et demi de vide intersidéral, il est impossible d'envisager Scream 4 comme le digne héritier de son tout premier modèle.

 

Critique Critique Scream 4

 

Alors oui, les intentions de bases de Scream 4 sont nobles (parler de cinéma de genre, de son évolution, jouer avec la vacuité des principes du remake) mais elles sont délivrées avec une terrible maladresse et un tel désintéressement – excepté pour lui-même -  que le film n'excite à aucun moment. Même l'identité de celui (ou celle) qui se cache sous le masque n'a pas la moindre importance, puisque particulièrement fadasse à visage découvert pendant le reste du film. Le méchant est, masque ou pas, totalement inexistant et jamais effrayant. Comme Scream 2 et Scream 3, cet opus ne s'adresse qu'à ceux qui ont vu dans le premier une forme de révolution filmique, sans jamais chercher à la transcender de quelque manière que ce soit, prisonnier qu'il est d'une nostalgie de bazar dont la gestation de dix ans n'est pas justifiée. Il y avait pourtant de quoi faire (Williamson lui-même avait offert un habile come back d'Halloween avec H20) et de la part de Wes Craven, on aurait pu espérer un peu naïvement que cette suite soit au premier film ce que Freddy 7 était à Freddy 1 (pas meilleur, mais différent). Peine perdue, on fait ici un bond en arrière. Finalement, Scream 4… Ben, c'est du Scream ! Avec tout ce que cela peut avoir de péjoratif…

 





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