Séraphine
Le 22/02/2009 à 08:01Par Sabrina Piazzi
Sept César (meilleur film, meilleure actrice, meilleur scénario original, meilleure musique, meilleurs décors, meilleure photo et meilleurs costumes) sont venus récompenser le magnifique film réalisé par Martin Provost consacré à Séraphine Louis, plus connue sous le nom de Séraphine de Senlis, femme de ménage née en 1864 et surtout peintre amateur découverte par le collectionneur allemand Wilhelm Uhde en 1912. Martin Provost a l'intelligence de placer sa caméra sous le signe de la sobriété et du réalisme, plongeant ainsi le spectateur dans l'univers réaliste de Séraphine par des décors dépouillés, une palette de couleurs spartiate et peu de mouvements de caméra. Une mise en scène certes sobre mais extrêmement rigoureuse s'attachant aux gestes quotidiens de Séraphine, ses obsessions, ses rituels et ses regards. Le spectateur est pris par la main pendant deux heures durant lesquelles il ne s'ennuie pas une seconde. Quant à Yolande Moreau, elle EST Séraphine et n'a pas volé sa statuette à la dernière cérémonie des César où le film a triomphé. Sa démarche, son phrasé, sa poésie et ses yeux magnifiques insufflent au film de Martin Provost un réalisme rare qui fait de Séraphine un des plus beaux portraits d'artiste de ces dernières années, le plaçant instantanément sur le dessus du panier dans le genre consacré aux biopics.