Joker : polémique sur sa violence 7 ans après la tuerie d'Aurora. Le réalisateur réagit !

Phénomène de cette fin d'année (le film est aussi réussi qu'on le dit), le Joker de Todd Philipps avec Joaquin Phoenix n'échappe pas à la polémique aux Etats-Unis concernant sa violence.



Le premier film DC Rated-R à sortir en salles aux Etats-Unis a déjà été accusé de violence gratuite et les proches des victimes de la fusillade d'Aurora il y a 7 ans dans le Colorado (fusillade qui eut lieu pendant une projection de The Dark Knight Rises de Christopher Nolan) craignent que ce Joker glorifie un psychopathe adepte du meurtre.

"Quand nous avons appris que Warner Bros sortait un film intitulé “Joker” qui présentait ce personnage et son histoire avec de la compassion, cela nous a interpellé”, ont-ils rédigé dans une lettre adressée au PDG de Warner Bros, Ann Sarnoff.

Warner a répondu en soulignant que le Joker était un personnage de fiction et qu'en aucun cas le film de Todd Philipps ne cherchait à le transformer en héros. La tuerie d'Aurora, perpétrée par  James Holmes, alors âgé de 24 ans, avait fait 12 morts et 70 blessés. Dans sa réponse, Warner Bros souligne avoir effectué des dons à des associations de victimes et soutenu le vote de lois qui restreignent la circulation des armes.



Afin d'éviter toute polémique supplémentaire, le Joker ne sera pas diffusé dans les cinémas d'Aurora par respect pour les familles des victimes de 2012.

Todd Philipps a réagi aux nombreuses accusations de violence gratuite dont fait l'objet son film. Le réalisateur ne comprend pas cet acharnement autour de son personnage phare. 

"La tuerie d'Aurora est évidemment atroce, vraiment atroce" a -t-il confié "mais on ne peut pas condamner le film pour autant (il évoque The Dark Knight Rises). Honnêtement, si vous vous renseignez au sujet d'Aurora, vous apprendrez que ce monsieur n'est pas venu en Joker. C'est une info erronée.

Ses cheveux étaient teints en rouge et il était en détresse mentale, de toute évidence. C'est horrifiant mais cela n'était pas lié directement au film si ce n'est que cette fusillade a eu lieu dans un cinéma où il était proposé. Ce n'est pas ce que notre film essaie de représenter. Il se déroule dans un monde fictif. Il y a des liens avec le monde réel mais c'est l'histoire d'un personnage fictif dans un univers inventé qui existe depuis 80 ans. Je suis plus dérangé par le côté toxique du male blanc quand on me dit "oh, je viens de voir John Wick 3". Vous avez un male blanc qui tue 300 persopnnes et tout le monde se marre, crie et l'encourage. Pourquoi ce film est-il perçu différemment ? Cela n'a pas de sens pour moi".   



A IGN, Joaquin Phoenix a lui ajouté à ce sujet (alors que la même question l'a poussé à quitter une interview en plein milieu en Angleterre) : "Pour la plupart d'entre nous, il me semble qu'il n'est pas difficile de faire la différence entre le bien et le mal. Et ceux qui n'y parviennent pas interprétent tout et n'importe quoi à leur façon. Les gens interprètent de travers les paroles des chansons. Ils interprètent mal certains passages de romans. En conséquence, j'estime que ce n'est pas la responsabilité d'un réalisateur d'enseigner au public la morale ou la différence entre le bien et le mal. Selon moi, c'est assez évident."

Joker sera dans nos salles le 9 octobre prochain.