Ce transfert HD nous laisse sur notre faim et nous avons plus l'impression les ¾ du temps d'avoir à faire à un DVD sensiblement amélioré plutôt qu'à un véritable Blu-ray. Comme l'indiquait Elodie Leroy dans son test DVD, l'image manquait parfois de piqué lors des gros plans et malheureusement ce déséquilibre de la définition est également de mise ici. En fait l'apport HD n'est guère flagrant dans la première partie du film avec ses intérieurs sombres où n'émergent que les costumes colorés des interprètes. Ces séquences sont parfois décevantes avec un rendu mitigé, Mathieu Amalric usant de la caméra à l'épaule pour suivre ses personnages, la compression n'est pas optimale, les noirs peu denses et le piqué laisse à désirer. La grosse différence avec le DVD provient des plans larges et diurnes caractérisés par un joli relief, un éclat indéniable et une saturation au cordeau des couleurs naturelles. La jolie photo de Christophe Beaucarne (Coco avant Chanel, Hors-la-loi, Mr Nobody) est certes mise en valeur mais on attendait plus de cette édition HD qui ne fait entre autre qu'améliorer sensiblement les traits des comédiens lors des plans rapprochés.
La piste DTS HD master Audio 5.1 prend évidemment toute son ampleur durant les représentations scéniques avec une spatialisation dynamique et ardente. Le crescendo du générique d’ouverture est fracassant mais le reste du temps, l’action se concentre sur les enceintes avant proposant une balance gauche-droite du plus bel effet. La plupart des scènes reposent sur les dialogues d’une clarté jamais prise en défaut et quelques ambiances musicales ou naturelles, bien que dispersées, participent à l’immersion acoustique. Comme pour le DVD, le Blu-ray comprend également une piste "audio description" destinée aux mal voyants dans laquelle une voix off décrit l'action qui se déroule à l'écran.
Le cinéaste revient tout d'abord sur les origines du projet et plus particulièrement les inspirations en provenance de La Vagabonde de Colette, un roman autobiographique dans lequel l'auteure dépeignait les coulisses des cabarets du début du siècle à travers le point de vue d'une femme indépendante. Mathieu Amalric cherchait à retrouver cet esprit et ne trouvait rien de semblable dans le milieu du strip-tease en France, avant de rencontrer la troupe de New Burlesque mise en scène dans le film. Amalric définit poétiquement l'esprit du New Burlesque comme "une affirmation intime et politique de la beauté possible de tous les corps". La suite revient sur les personnages, notamment celui de Joachim pour lequel Amalric cherchait à l'origine un autre acteur, et sur des considérations de mise en scène, illustrées par les images d'archives proposées dans le documentaire. Un beau documentaire dénué de tout discours promotionnel et qui permet d'approcher l'état d'esprit du cinéaste pendant le processus créatif sans toutefois en casser tous les mystères.
Si l'on eût aimé que la parole soit également donné aux actrices (d'où la note modérée de cette interactivité), ce documentaire s'avère suffisant pour comprendre la démarche du cinéaste. La preuve qu'il y a des films pour lesquels il n'est pas nécessaire d'avoir une cascade de bonus et de commentaires audios décortiquant chaque aspect dans tous les sens pour donner satisfaction.
Test image et son : Sabrina Piazzi
Test Interactivité : Elodie Leroy