On ne s’attendait pas à un master aussi soigné d’autant plus que Kill Me Please a été tourné avec trois francs six sous. La texture de la photo originale N&B est heureusement conservée avec ce beau grain cinéma, le tout étant consolidé par une compression discrète qui limite les fourmillements aux arrière-plans. Ce qui frappe d’emblée c’est la luminosité de la copie aux blancs immaculés mettant en valeur les visages des comédiens qui ne manquent pas de détails. Les contrastes sont denses, les noirs assez concis et seuls les plans en mouvement sont finalement marqués par un sensible voile grumeleux. Si divers moirages sont constatables à plusieurs reprises, le relief est fort appréciable et le piqué étonnant.
Uniquement disponible en stéréo, Kill Me Please dispose d’un mixage largement suffisant pour une production de cet acabit. Si les dialogues révèlent un joli coffre, il semble que certains dialogues soient légèrement parasités par un chevrotement sporadique. Même si cela ne gène en rien la compréhension, ces tremblements ont parfois le don d’agacer. Sinon la stéréo demeure limpide, peut-être un brin aiguë et les quelques règlements de compte de la fin du film bénéficient d’une belle ouverture des enceintes.
Interview du réalisateur Olias Barco (19min42)
Ne loupez pas cet entretien passionnant du metteur en scène qui dans une première partie évoque brièvement son parcours (ses courts-métrages, son travail dans la musique aux Etats-Unis). Puis, notre interlocuteur évoque son premier long métrage Snowboarder, grosse production à l’opposé de ses précédents films qui s’est malheureusement soldée par un échec critique et public cinglant en France, malgré un grand succès dans le reste du monde. Jugé has-been et persona non grata dans la profession, il est appelé en Belgique par un ami scénariste qui lui propose de réaliser un film à petit budget loin des pressions. Ce film c’est évidemment Kill Me Please. Avec une rare franchise, humour et acuité, Olias Barco qui s’autoproclame "réfugié artistique et culturel", parle de la production et des thèmes (le suicide et son coût pour la société) de ce film en N&B (utilisé pour des raisons de facilité techniques), tourné en trois semaines dans un hôtel perdu de Namur avec l’aide de l’équipe technique et de la production qui intègrent le casting.
Scènes coupées (21min06)
Ces dix petites séquences coupées au montage révèlent quelques sous-intrigues concernant certains des personnages principaux, qui auraient certes pu ralentir l’histoire principale, mais qui au final s’avèrent très réussies, notamment celles mettant en scène Benoît Poelvoorde. Ne manquez pas la rencontre entre ce dernier et un patient aperçu dans le film ressemblant à Ernest Hemingway, ainsi qu’une confrontation entre M. Vidal (Bouli Lanners) et le docteur Kruger (Aurélien Recoing) discutant autour du thème de la mort.
Toilettes – Court-métrage réalisé par Olias Barco (4min14)
Ce court-métrage réalisé en 1994 et en N&B met en scène Aurélien Recoing et Jean-Claude Dreyfus. Quinze ans avant Kill Me Please, Olias Barco y abordait déjà le thème du suicide en racontant l’histoire brève d’un homme, visiblement désespéré, se regardant dans le miroir en train de se placer le canon d’une arme dans la bouche, sous l’oeil malveillant d’un personnage qui pourrait bien être la Mort. Original et dérangeant, ce film est néanmoins proposé dans une copie pixellisée et brouillée.
L'interactivité du DVD Kill Me Please se clôt sur la bande-annonce (1min39).