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Avec 
Ce transfert soigné restitue à merveille la palette de couleurs des seventies, flashy à souhait et élégamment saturée. Les teintes jaune, orange, bleue, verte et rose donnent certes parfois du mal à la compression, notamment les rouges vifs, mais la définition demeure d'un très bon niveau. Le master est immaculé, propre et clair, mais le niveau de détails sur les visages des comédiens déçoit légèrement et tend vers le rosé. Les scènes de flashback apparaissent plus brillantes et baignent dans une douce atmosphère légèrement vaporeuse, où les gammes colorimétriques brillent de mille feux. Ce sont étonnamment les séquences feutrées qui sont le mieux loties avec un piqué plus acéré, un relief plus palpable ainsi qu'une restitution des matières encore plus évidente. La qualité est bel et bien là mais le Blu-ray consolidera probablement les quelques menus défauts constatés sur cette édition SD.
Potiche est l'adaptation d'une pièce de théâtre et donc l'ensemble de l'action repose principalement sur les dialogues. Sur les séquences en intérieur, les voix des comédiens prennent le pas sur les petites ambiances annexes et les effets sonores surround demeurent quasiment au point mort. François Ozon "aère" son histoire à plusieurs reprises, ce qui permet aux ambiances naturelles de s'immiscer en créant une spatialisation convenable notamment durant la scène d’ouverture, les différentes protestations des salariés, la scène de danse au Badaboum (44ème minute) et la campagne électorale de la dernière partie. La musique de Philippe Rombi est également très présente et bénéficie d'un solide soutien des latérales ainsi que du caisson de basses. Ce mixage Dolby Digital 5.1 ne manque pas d'ardeur, à condition de monter un petit peu le volume, et la stéréo également disponible accuse une vivacité jamais démentie et une homogénéité qui n'a rien à envier à son homologue 5.1.
Commentaire audio du réalisateur François Ozon
Le cinéaste n'en est pas à son coup d'essai et livre une fois de plus un commentaire riche, dense et passionnant, enregistré 1 mois ½ après la sortie du film. Pour l'occasion, il est accompagné de Pierre Barillet (né en 1923), auteur de la pièce d'origine créée en 1980 avec Jacqueline Maillan dans le rôle de Suzanne Pujol. Tous deux comparent la pièce de théâtre avec le film, évoquent leur rencontre, l'élaboration du casting, les personnages et l'écriture du film proprement dite. Une véritable discussion se crée entre les deux protagonistes qui n'hésitent pas à dire ouvertement quand l'un n'est pas du même avis que l'autre quant aux choix de l'adaptation. Nous retenons notamment que François Ozon avait proposé le rôle de Robert Pujol à Alain Delon mais que le comédien a décliné violemment. Au bout d'une demi-heure, Pierre Barillet laisse sa place momentanément (il reviendra pour l'épilogue) à la décoratrice Katia Wyszkop et à la costumière Pascaline Chavanne, ayant déjà collaboré avec François Ozon sur respectivement 6 et 11 films. Cette deuxième partie du commentaire est évidemment ciblée sur la reconstitution des années 70 avec le choix des couleurs, de la photo, des costumes (faits sur mesure pour Gérard Depardieu "car il n'existe pas de vêtements à sa taille"), des maquillages et des coiffures (le brushing Farrah Fawcett), tandis que le réalisateur rentre plus dans le sujet de la mise en scène en évoquant tout le plaisir qu'il a eu en filmant le couple Catherine Deneuve-Gérard Depardieu.
L'interactivité de ce premier DVD se clôt sur la bande-annonce (1min49).
DVD 2
Making of (1h12)
Ce deuxième DVD s'ouvre sur un spectaculaire making of de plus d'une heure proposant de voir les comédiens comme si le spectateur était convié sur le plateau. Avec une caméra discrète, ce documentaire offre quelques moments savoureux filmés entre les prises avec notamment un Gégé Depardieu complètement allumé et véritable tornade de bouffonnerie : le comédien rit constamment aux éclats avec l'équipe tout en parlant de la série 24 heures chrono avec Catherine Deneuve ! Ce monstre laisse aussi la place à ses partenaires dont Judith Godrèche en extase devant le soutien-gorge de Karin Viard, qui est de son côté réticente à porter ses lunettes sous prétexte qu'elle ressemble (il est vrai) à Tootsie. Du premier jour de tournage au dernier clap, ce making of permet également de voir François Ozon en plein travail, répétant avec ses comédiens, mettant ses plans en place en poussant quelques coups de gueule (on l'avait déjà vu à l'oeuvre sur le making of de Ricky) envers ses collaborateurs, devenant ensuite simple spectateur quand il regarde et admire l'évidente complicité entre Catherine Deneuve et Gérard Depardieu. Pullulant d'images du tournage (et de prises ratées donc souvent drôles), ce making of est aussi jubilatoire que passionnant.
Festival de Venise (9min30)
Présenté lors de la Mostra de Venise en 2010, Potiche s'est vu porter par une excellente presse en Italie et un accueil triomphal au festival. François Ozon, entouré de Fabrice Luchini, Karin Viard, Judith Godrèche et Catherine Deneuve apparaissent ici lors du photocall, de la conférence de presse et du tapis rouge. Le réalisateur y explique que le déclic de l'adaptation de Potiche au cinéma (un projet qui remonte avant 8 femmes) s'est fait lors de l'affrontement entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2007, où il a, selon lui, senti comme une remontée de machisme qui l'a inspiré. C'est ici la seule occasion d'entendre Fabrice Luchini, Catherine Deneuve et Karin Viard parler de leur personnage respectif et de la condition actuelle des femmes dans le monde du travail.
Rencontre avec Judith Godrèche et Jérémie Renier (19min51)
Dans le cadre de la sortie du film au cinéma, Laurent Weil reçoit Judith Godrèche et Jérémie Renier blonds du casting de Potiche. Drôles, intéressants et attachants, les deux jeunes comédiens présentent leur personnage respectif et parviennent à faire oublier l'aspect promotionnel de l'entreprise en partageant quelques souvenirs amusants du tournage et de leur expérience auprès de leurs aînés. Quelques images du making of précédent et de la bande-annonce viennent illustrer le tout.
Essais costumes (5min43)
A l'instar d'un petit clip musical, ce montage très sympa mis en musique propose de voir les comédiens du film essayer différents costumes. Comme nous l'indique François Ozon dans son commentaire audio, Catherine Deneuve prend visiblement un grand plaisir à essayer toutes sortes de vêtements et matières, tandis que Karin Viard et Fabrice Luchini sont, comme dans le making of, inséparables et se comportent comme deux gamins.
Court-métrage : "Un lever de rideau" (28min55)
Voici probablement le supplément le plus dispensable de cette interactivité. Réalisé en 2006 par François Ozon, ce film met en scène Mathieu Amalric, Louis Garrel et Vahina Giocante. A Paris, dans sa garçonnière, Bruno avec son ami Pierre, attendent Rosette, une fois encore en retard. Mais cette fois-ci Bruno a pris sa décision, si Rosette dépasse trois quarts d'heure de retard, c'en est fini entre eux. Adapté de l'oeuvre de Henry de Montherlant "Un incompris", ce court-métrage narrant une passion amoureuse contrariée irrite par le jeu outré de Louis Garrel et de Vahina Giocante qui récitent leurs dialogues de façon monocorde et sans saveur. Mathieu Amalric sauve difficilement les meubles mais l'ensemble demeure froid et impersonnel.
L'interactivité de ce deuxième DVD se clôt sur un long bêtisier (21min18) parfois redondant mais assez communicatif, une bande-annonce du film version 70’s (2min11), une galerie photos (3min52) ainsi qu'une galerie de projets d’affiches du film (1min11) heureusement rejetés.
