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Deauville 2009 : Hôtel Woodstock

Le 08/09/2009 à 08:30
Par
Notre avis
7 10

En s'attardant sur les coulisses du légendaire festival, Hôtel Woodstock dresse le portrait nostalgique d'une Amérique en pleine transition culturelle et sociale et fait défiler des personnages hauts en couleurs comme autant de témoignages vivants de la quête d'identité et de la soif de liberté de toute une génération. Certes, la réalisation d'Ang Lee reste très sage, mais sa direction d'acteurs fait comme toujours des merveilles (mention spéciale à Imelda Staunton), dans la comédie comme dans les quelques pointes dramatiques. On ressort de ce Hôtel Woodstock avec l'envie d'emporter avec soi un peu de cet hédonisme et de cette insouciance devenus bien marginaux de nos jours.

Découvrez ci-dessous la critique de  Hôtel Woodstock

 


Critique du film Hotel Woodstock, aka Taking Woodstock

Après le flamboyant Lust, Caution, Ang Lee revient vers les Etats-Unis de 1969 pour se pencher sur un épisode historique qui bouleversa la vie de toute une génération : le Festival de Woodstock. Plutôt que de se concentrer sur les événements musicaux, le cinéaste taïwanais décide de s'intéresser aux coulisses en choisissant le point de vue du jeune décorateur d'intérieur qui a involontairement été à l'origine du phénomène. Obligé de revenir vivre chez ses parents, dont l'hôtel court à la ruine, Elliott (Demetri Martin) profite du désistement d'un village voisin pour récupérer l'organisation d'un festival de musique. Il est loin de se douter que ce ne sont pas quelques milliers de personnes qui vont envahir son champ mais plus de 500 000 jeunes de tous les horizons.

 

Critique du film Hotel Woodstock, aka Taking Woodstock

 

Alors qu'il utilisait dans Lust, Caution chaque image, chaque mouvement de caméra pour traduire les passions ardentes dévorant les personnages, Ang Lee adopte ici la démarche inverse puisqu'il s'efface derrière son sujet pour nous plonger de manière pas moins vivace dans l'ambiance baba-cool du festival. Il émane ainsi de ce Hôtel Woodstock une décontraction savoureuse mais aussi une nostalgie empreinte d'une grande tendresse, jamais entachée d'un quelconque relent de passéisme. Du travesti et ange gardien excellemment interprété par Liev Schreiber, au vétéran traumatisé du Vietnam joué par Emile Hirsh, en passant par le couple de junkies campés par Paul Dano et Kelli Garner ou encore l'hilarante troupe de théâtre hippie, les personnages hauts en couleurs défilent autour d'Elliott comme autant de témoignages vivants de la quête d'identité et de la soif de liberté d'une génération qui tente de se redéfinir, vivant pleinement l'instant présent, absorbant sans discernement les influences culturelles en provenance des quatre coins du globe.

 

Critique du film Hotel Woodstock, aka Taking Woodstock

 

L'intérêt du film aurait pu s'effilocher si le festival n'amenait pas le jeune homme et ses parents à vivre chacun de leur côté une remise en question personnelle. Petite histoire dans la grande histoire, ce drame familial apporte une consistance et une portée émotionnelle bienvenue à l'ensemble. La direction d'acteurs d'Ang Lee fait comme toujours des merveilles et au sein d'un casting d'excellence, Imelda Staunton tire son épingle du jeu en composant un portrait stupéfiant de mère acariâtre et pessimiste, personnage à l'origine des moments les plus comiques mais aussi les plus poignants du film. On ressort de Hôtel Woodstock le coeur léger, avec l'impression d'avoir partagé un bout de vie avec tout ce beau monde. Et si l'on ne saurait idéaliser aveuglément cette génération baba-cool, Hôtel Woodstock donne tout de même envie d'emporter avec soi un peu de cet hédonisme et de cette insouciance devenus bien marginaux de nos jours.

 

Critique du film Hotel Woodstock, aka Taking Woodstock








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