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Je n'ai rien oublié

Le 24/03/2011 à 17:16
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Notre avis
4 10 Après avoir raconté les déboires amoureux de Fabrice Luchini dans Barnie et ses petites contrariétés puis les tourments de la jeunesse dorée dans Hell, Bruno Chiche change de cap et adapte Small World de Martin Suter pour Je n'ai rien oublié... Un drame anguleux où la maladie d'Alzheimer fait ressurgir des souvenirs enfouis qu'une famille préférait oublier. Hésitant entre film noir, chronique sociale, drame à la Chabrol et cinéma de papa, Je n'ai rien oublié oublie pourtant de se trouver un ton, une originalité, et une émotion, qui finalement, malgré le sujet, lui fait cruellement défaut. Si la mise en scène de Bruno Chiche s'enlise dans des codes de téléfilm, l'interprétation d'une myriade d'acteurs hors pair (Depardieu et Niels Arestrup évidemment, mais également Alexandra Maria Lara, sublime) empêche cependant ce huis clos très classique de se perdre dans l'oubli.
Découvrez ci-dessous la critique de Je n'ai rien oublié

Critique Je n'ai rien oublié
Critique Je n'ai rien oublié

Quand la mémoire disparaît à petit feu, les souvenirs les plus lointains reviennent à la surface... Tel est le point de départ du nouveau film de Bruno Chiche, qui s'essaye pour l'occasion au huit clos à la Claude Chabrol, en levant le voile sur les sombres dessous d'une famille bourgeoise à la française. Car contrairement à ce que l'on pourrait supposer de prime abord, Je n'ai rien oublié n'est pas un film sur la maladie d'Alzheimer. Ici, cette mémoire qui disparaît à petit feu n'est que prétexte à un jeu de piste à la Cluedo : celui de la jolie bru fraîchement débarquée dans cette grande maison, comprenant rapidement que l'ambiance y est bien trop malsaine pour être honnête. Si le point de départ de ce film, à défaut d'être original, aurait pu donner lieu à quelque chose d'intéressant, on se retrouve pris par la main dans une partie de Cluedo trop balisée pour réellement passionner, dans laquelle, finalement, chacun cache assez mal son jeu.

Trop impressionné par son sujet, ses décors ou ses acteurs, on ne sait pas, Bruno Chiche n'ose pas imposer son point de vue et laisse trop rapidement son petit monde en roue libre. Forcément, Gérard Depardieu, toujours aussi imposant, ne fait pas dans la demi-mesure, et surjoue en rendant son personnage plus gaga qu'amnésique. Mais il fait également briller celle à qui il donne la réplique, la touchante Alexandra Maria Lara, toujours juste dans son rôle de belle-fille bien sous tous rapports. Nathalie Baye, également, toute en retenue, réussit à effacer l'ennui d'un simple sourire. Alors on regarde tout ce petit monde s'activer à l'écran, l'enquête et la maladie progresser peu à peu, pour finalement découvrir le pot-aux-roses qui lui non plus, ne fait pas vraiment dans l'originalité. Prenant les qualités mais aussi tous les défauts du cinéma de papa, Bruno Chiche peine à trouver son style, joue plusieurs cartes à la fois mais n'arrive jamais vraiment à faire son choix ; il alterne entre l'ambiance d'un film noir, celle d'un drame bourgeois et celle d'un téléfilm du dimanche après-midi sur le service public... On aurait donc aimé plus de mystère, et surtout plus d'émotions distillés dans ce « thriller social bourgeois », voire un peu plus de style pour lui permettre de sortir de la masse. Reste un bon film à regarder pour son jeu d'acteurs toujours juste. Forcément.





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