Paranormal Activity 2
Le 21/10/2010 à 16:39Par Elodie Leroy
Découvrez ci-dessous la critique Paranormal Activity 2
Critique Paranormal Activity 2
Avec son budget de 15 000 dollars et ses 107 millions de recettes aux Etats-Unis, Paranormal Activity était à l'origine d'un gros buzz avant même sa sortie en France, où il avait attiré plus d'1 million de spectateurs. Reprenant le principe de la caméra amateur popularisé dix ans plus tôt par Le Projet Blair Witch, le film n'avait pourtant pas suscité le même enthousiasme auprès de la critique - divisant d'ailleurs la rédaction de Filmsactu qui s'était livrée à une confrontation de points de vue à travers une critique pour/contre. A peine un an plus tard, un second opus arrive dans les salles dans l'espoir de renouveler l'exploit commercial et peut-être d'installer une franchise. Réalisé par Tod Williams (Lignes de Vie) et produit entre autres par Oren Peli (réalisateur du premier), Paranormal Activity 2 risque fort de conforter les défenseurs comme les détracteurs du concept dans leur position respective, puisqu'il reprend globalement les mêmes ressorts horrifiques (au moins, l'affiche ne ment pas sur la marchandise). La production n'est cependant pas restée sourde aux reproches émis sur le statisme et l'absence d'action à l'écran constatés dans le précédent.
Les règles de base liées à la possession démoniaque ayant été posées dans Paranormal Activity premier du nom, ce nouveau cas de persécution surnaturelle part du principe que le spectateur est en terrain connu. L'histoire se présente comme un chapitre introductif au précédent et s'intéresse aux mésaventures de la famille de Kristi, la sœur de Katie (Katie Featherston), elle-même présente dans le film à l'instar de son petit ami Micah (Micah Sloat). Nous ne vous révélerons pas la teneur du lien entre les deux histoires, si ce n'est que les scénaristes s'en tirent plutôt bien pour apporter juste ce qu'il faut d'informations supplémentaires aux phénomènes paranormaux qui entourent cette infortunée famille, sans pour autant chercher à tout expliquer. Si la mise en scène change un peu la donne et s'élargit sensiblement en multipliant les angles de vue à travers un système de six caméras de surveillance, auxquelles il faut ajouter un caméscope mobile, les deux films entretiennent une unité visuelle et sonore : nous retrouvons les visions nocturnes ornées de timecodes ainsi que les basses annonçant la présence du démon. Bonne nouvelle, la mise en place traîne moins en longueur que dans le premier, mais en contrepartie, Paranormal Activity 2 met en scène des personnages purement fonctionnels auxquels il est impossible de s'attacher, là où le précédent nous permettait de faire sommairement connaissance avec les victimes - et donc d'être sensibles à leur triste sort.
Paranormal Activity 2 réserve peu de surprise sur les effets employés : les portes continuent de claquer, les casseroles de bouger toutes seules et le démon de parcourir les escaliers avec une démarche d'éléphant (mais avec des pieds de poulet, rappelons-le). Les nerfs du spectateur sont cependant stimulés avec un peu plus de ferveur grâce à un montage plus soutenu et des agressions enfin visibles à l'écran, et ce même si l'idée dérangeante de la menace invisible est conservée. Plus spectaculaire et plus efficace que son prédécesseur sans donner dans la surenchère, Paranormal Activity 2 souffre toutefois de son statut de second opus et peine à susciter le même malaise, puisque ce dernier provenait justement en grande partie de la découverte progressive de la nature du danger. Un développement un peu plus poussé des croyances entourant les démons n'aurait par ailleurs pas été du luxe : si Le Projet Blair Witch a rencontré le succès que l'on connaît pour passer à la postérité, c'est aussi parce que ses auteurs ont su créer une mythologie autour de la sorcière, elle aussi invisible à l'écran, pour permettre aux spectateurs d'utiliser leur imagination pour extrapoler. Pararnormal Activity 2 reste cependant un second épisode de franchise qui tient honnêtement la route, à réserver exclusivement aux amateurs du précédent.