Le Flingueur

CRITIQUE FILM : LE FLINGUEUR

Avec un pareil titre, Le Flingueur semble évadé de la rétrospective d'un cinéclub consacré aux polars des années 60 avec James Coburn ou Anthony Quinn. En fait, on n'en est pas loin puisqu'il s'agit du remake d'un film de 1972 portant déjà ce titre et dans lequel Charles Bronson interprétait un tueur à gages particulièrement efficace, qui mettait ses habitudes en péril en formant un apprenti aux dents longues. Presque quarante ans plus tard, on remet l'intrigue un peu à neuf mais on reste néanmoins dans le même registre, avec le kicker fou Jason Statham qui, comme à son habitude, casse encore la figure à tout le monde. Pour l'occasion, on ressort du placard Simon West, réalisateur à la carrière un peu médiocre mais à qui l'on doit néanmoins Les Ailes de L'enfer, monumental plaisir coupable de la fin des années 90 chaperonné par Jerry Bruckheimer, avec un Nicolas Cage bodybuildé à mort. Un peu moins inspiré ici, le metteur en scène se réapproprie la simplicité narrative de ce type de série B en tentant d'introduire des tics de films d'action modernes, au risque de faire passer son film pour une œuvre ambitieuse mais pauvre quand même... Ce qui est malheureusement un peu le cas.

Petit film de bourre-pif qui aurait gagné à tirer sur la corde plus que de raison (ça avait parfaitement fonctionné dans le film évoqué plus haut), Le Flingueur est la tentative par West de construire des personnages de cowboys modernes, et dans laquelle Stahtam se confronte à Ben Foster (ni à sa place, ni crédible) dans un jeu de burnes, histoire de donner un peu plus d'humanité à tout ça. Et finalement, on s'en fiche un peu puisque les seules occasions durant lesquelles on rentre dans le film, c'est lorsque ça remue. Le réalisateur est un faiseur efficace, à défaut d'être inspiré, et nous livre ainsi quelques scènes d'action franchement rentre-dedans et plutôt violentes - presque amusantes - et qui ont le mérite de s'absoudre du moindre lissage. On regrettera juste que, sorti de là, Le Flingueur ne soit pas spécialement intéressant à suivre et ne présente que les traits d'un direct-to-video de luxe...

Date de première publication : 25 février 2011 à 11h59