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Little New-York
Le 04/08/2009 à 09:07Par Michèle Bori
Notre avis
Premier film de James De Monaco, scénariste du Négociateur et de l'Assaut sur le central 13 de Jean-François Richet, Little New-York est un petit film de gangsters comme on a l'impression d'en avoir déjà vu une centaine. Plein de jolis clichés sur les mafiosi de la côte Est (Scorsese et les Sopranos sont passés par là avant), Little New-York cherche pourtant à se démarquer en se montrant plus malin qu'il ne l'est vraiment, arborant par exemple une narration déstructurée (basée sur des histoires parallèles se déroulant toutes sur l'île de Staten Island), tenant davantage de l'exercice de style que d'une approche novatrice du genre. Un film de scénariste, auquel il manque une vision de metteur en scène. Les acteurs en revanche, Vincent D'Onofrio en tête, sont très bons.
Top : je suis une petite île au large de New-York City, de 265 km2, habitée par 450 000 habitants, reliée au continent par quatre ponts dont le pont Verrazano, et je suis essentiellement connue pour être le lieu de naissance du collectif de hip-hop Wu-Tang Clan ... je suis ? Je suis ? Staten Island !
Staten Island, c'est aussi le titre américain du premier film de James De Monaco (rien à voir avec Stéphanie), rebaptisé en France Little New-York. Film de gangsters choral retraçant les aventures croisées de trois personnages (un mafioso dépressif, un working-class hero tenté par le crime pour assurer l'avenir de sa progéniture et un vieil épicier sourd-muet), Little New-York est ce que l'on appelle communément un "film de scénariste". Outre le fait que De Monaco ait en effet longtemps œuvré dans l'écriture (Jack de Coppola, Le négociateur, Assaut sur le central 13), ce film a l'étrange défaut (un brin contradictoire) de disposer d'une histoire déjà vue, mais dont les quelques qualités ne demandaient qu'à être tirées vers le haut par une mise en scène inventive pour arriver à en faire un produit fort recommandable. La mise en scène pour contrer les faiblesses d'une histoire blindée de poncifs, c'est possible ! Les exemples de ce genre sont légion. On pense par exemple à Inside Man, à Basic, à Panic Room, à Miami Vice et quelques autres. Mais hélas pour lui, De Monaco n'a pas le bagage technique de Spike Lee, John Mctiernan, David Fincher ou Michael Mann. Et si ses qualités d'écriture, et particulièrement en ce qui concerne les personnages, sont indéniables, il lui manque encore un petit quelque chose derrière la caméra pour faire décoller son film, pour nous laisser quelques images dans la tête en sortant de la salle. Car en l'état, on ne retiendra de ce Little New-York à l'histoire alambiquée que l'impression d'avoir assisté à un énième film sur la mafia de la côte Est, emmené, il faut le souligner, par un trio d'acteurs très convaincant, composé de Vincent D'Onofrio, Seymour Cassel et Ethan Hawke. Les trois comédiens, dans des rôles attachants à défaut d'être inspirés, font preuve d'un beau naturel et d'une sensibilité qui n'éclate hélas que dans de trop rares scènes tournées avec finesse. Bref, un film dispensable, mais qui nous laisse avec l'idée que son réalisateur James De Monaco pourrait à l'avenir nous offrir une bonne surprise.
