(Update : Lars Von Trier : le nazi banni du Festival de Cannes)

Cannes 2011 : les films du jeudi 19 mai, La Piel que habito et Hara-Kiri : Death of a Samurai... Plus que deux jours de compétition au Festival de Cannes ! Et si la presse a eu des coups de coeur, des coups de chauds, quelques chocs (notamment avec un Lars Von Trier antisémite) et quelques déceptions, le programme est encore rude aujourd'hui avec la projection de deux mastodontes... L'un signé par un grand habitué de la Croisette, l'autre par un cinéaste qui s'offre aussi sa toute première montée des marches.

En effet, avec La Piel que habito, Pedro Almodovar brigue pour la quatrième fois la Palme d'Or ! Après Tout sur ma mère (Prix de la mise en scène), Volver (Prix du Scénario et Prix d'interprétation collectif pour les actrices), et Etreintes Brisées (reparti bredouille !), cet habitué de la Croisette compte bien s'offrir cette année la récompense suprême. D'autant que La Piel que habito marque également les retrouvailles du cinéaste avec Antonio Banderas ! Décrit comme un "thriller d'horreur sur la chirurgie esthétique", La Piel que habito risque bien de marquer les esprits. La bande annonce simple faisait déjà froid dans le dos.

Egalement présenté en compétition aujourd'hui, Hara-Kiri : Death of a samuraï, le dernier film de Takashi Miike. Premier film en 3D relief du réalisateur barré d'Audition, Hara-Kiri : Death of a samuraï, est l'adaptation du roman de Yasuhiko Takiguchi, déjà à l'origine du Harakiri de Masaki Kobayashi primé ici-même en 1963, l'histoire d'un ancien samuraï bien décidé à en finir avec sa vie, qui se voit finalement contraint de la raconter avant d'accomplir le rituel - s'en suit une formidable histoire de conquête et de vengeance... "Takashi Miike fait partie de ces cinéastes japonais très prolifiques qui, à partir d’un certain moment, décident d’être plus perfectionniste" explique Thierry Frémaux dans une interview à Paris Match. "Je me souviens de cette légendaire histoire d’Im Kwon-taek (Ivre de femmes et de peinture, prix de la mise en scène en 2002), qui avait déjà signé plus de 80 films et qui, dans un état d’ébriété certain, ayant mis un film à la télévision dans sa chambre d’hôtel, le trouvait complètement nul avant de s’apercevoir que c’était lui qui l’avait mis en scène. Il s’est alors dit : «je vais commencer à faire attention quand même» et il a commencé à signer de grands films. Pour Takashi Miike, le sélectionner en compétition, c’est à la fois récompenser ce film-là mais c’est aussi saluer son identité, son histoire, sa trajectoire. A Cannes, tout peut arriver." Tout peut arriver ? C'est le moins que l'on puisse dire.